Lors de sa plus récente fixation des taux, la Banque du Canada a décidé, une fois de plus, de maintenir le cap à 0,25 %. Cependant, dans ses commentaires suivant l’annonce, le gouverneur Tiff Macklem a changé de ton concernant l’inflation. Il a affirmé que la Banque allait contrer l’inflation plutôt que la laisser se gérer d’elle-même.
L’inflation au Canada se situe à environ 4,4 %, soit plus du double de la cible de la Banque, et les prévisions indiquent qu’elle n’a pas fini d’augmenter. Jusqu’à maintenant, M. Macklem avait qualifié cette situation de « transitoire », laissant entendre que l’inflation se résorberait d’elle-même et reviendrait à la normale lorsque les pénuries de main-d’œuvre et les goulets d’étranglement de l’offre se seraient résorbés une fois la pandémie passée.
Dans ses commentaires formulés après la fixation des taux, M. Macklem a révélé que la Banque prévoit maintenant que l’inflation s’aggravera et durera plus longtemps que prévu initialement. Il a ajouté que la banque centrale est prête à intervenir pour contrôler l’inflation.
« Je veux vous assurer que l’inflation ne restera pas aussi élevée qu’aujourd’hui, même s’il faudra un peu plus de temps pour qu’elle redescende. La Banque du Canada s’engage à faire en sorte que les hausses de prix n’aient pas, en fin de compte, une influence durable sur l’inflation », a-t-il déclaré.
En plus de mettre fin à son programme d’achat d’obligations à des fins d’assouplissement quantitatif, la Banque a également devancé ses prévisions concernant les premières hausses de taux « au deuxième ou troisième trimestre » de l’an prochain, soit environ trois mois plus tôt que prévu.
M. Macklem a utilisé du jargon de banque centrale pour préciser le tout : « Si de nouveaux développements éloignent l’inflation de notre cible encore plus longtemps, alors je pense que oui, vous pouvez absolument vous attendre à ce que nous continuions à rajuster notre politique afin de nous assurer que l’inflation revienne à la cible. »