Les grands prêteurs hypothécaires nationaux du Canada se dirigent vers un « gouffre du report des dettes ». C’est ce que prédit celui qui dirige la Société canadienne d’hypothèques et de logement, Evan Siddall.
Le récent témoignage livré par M. Siddall à la commission parlementaire des finances du Canada a semblé assez sombre dans l’ensemble, du moins pour l’horizon de deux ans qu’examine l’organisme fédéral d’habitation.
M. Siddall s’attend à ce que le gouffre du report des dettes commence à se creuser en septembre, lorsque les reports de paiements des prêts commenceront à expirer et que les personnes qui restent au chômage ou sous-employées en raison du confinement imposé par la COVID-19 devront recommencer à payer leur hypothèque.
Environ un ménage sur huit ayant un prêt hypothécaire a demandé un report de paiements et la SCHL affirme que cette proportion pourrait atteindre un sur cinq d’ici à ce que les programmes commencent à prendre fin à l’automne.
Bien sûr, tous les cas de report ne se solderont pas par des cas de défaut de paiement, mais les grands prêteurs prennent des mesures pour éviter de passer par-dessus bord. Les cinq grandes banques placent beaucoup plus d’argent dans des prévisions pour pertes sur prêts. Au cours du deuxième trimestre (qui vient de prendre fin), elles ont injecté un total de 11 milliards de dollars dans la couverture de prêts qui ne sont actuellement pas remboursés. C’est presque cinq fois plus qu’il y a un an. Mais les cinq grandes banques ont néanmoins toutes continué de faire de l’argent au deuxième trimestre. Elles ont toutes encaissé un solide coup, mais ont néanmoins réussi à dégager un bénéfice collectif de 5 milliards de dollars.
Ce fut assez positif pour que les négociants en valeurs mobilières fassent monter le cours des actions des cinq banques à la suite de leurs rapports de deuxième trimestre.