Au Canada, la semaine a été riche en données économiques. La plupart de ces données tendaient à être optimistes, mais rien ne permet d’affirmer que la Banque du Canada ne relèvera pas à nouveau ses taux d’intérêt le 12 juillet.
L’indice des prix à la consommation pour le mois de mai a montré que le taux d’inflation annualisé a ralenti à 3,4 %, ce qui représente une baisse d’un plein point de pourcentage par rapport au mois précédent. Cette baisse est en grande partie attribuable à la chute du prix des carburants. Les mesures de l’inflation de base – qui exclut des produits volatils tels que les denrées alimentaires et les carburants – de la Banque du Canada étaient également en baisse. Cependant, elles demeurent toutes supérieures à la cible de 2,0 % fixée par la Banque.
Malheureusement, les hausses de taux d’intérêt de la Banque font augmenter un élément clé du calcul de l’inflation. Le coût des intérêts hypothécaires a augmenté de près de 30 % en mai, ce qui représente une hausse d’environ un demi-point de pourcentage par rapport à avril. Si on exclut les coûts hypothécaires plus élevés, le taux d’inflation tombe à 2,5 %.
Deux enquêtes trimestrielles menées par la Banque du Canada suggèrent que les attentes en matière d’inflation restent élevées et se sont quelque peu enracinées, ce que la Banque espérait éviter. Tant les entreprises que les consommateurs s’attendent à ce que les hausses de prix et les revendications salariales soient plus élevées que d’habitude dans un avenir prévisible.
Selon la Banque, plusieurs entreprises « prévoient de procéder, au cours de la prochaine année, à des augmentations de prix plus importantes et plus fréquentes qu’elles ne le feraient habituellement ». Les entreprises pensent également qu’il faudra à la Banque plus de temps que prévu pour maîtriser l’inflation. Plus de la moitié d’entre elles ne s’attendent pas à ce que le taux [d’inflation] revienne à 2,0 % avant 2025 – au plus tôt.
Aussi, les consommateurs s’attendent à ce que l’inflation demeure élevée. Il n’est pas surprenant que l’enquête avance que le coût de la vie est la principale préoccupation des Canadiens et que les détenteurs d’un prêt hypothécaire s’attendent à ce que leurs paiements augmentent au moment où ils devront renouveler leur prêt.
« La plupart des détenteurs de prêt hypothécaire croient qu’ils pourront effectuer ces versements plus élevés, mais devront en conséquence réduire davantage leurs dépenses non essentielles », lit-on dans le rapport.
Les attentes en matière d’augmentations de salaire restent également élevées.
Enfin, malgré les efforts déployés par la Banque pour freiner l’économie, la croissance reste solide. Bien que le produit intérieur brut soit resté stable en avril, il s’agit d’un bon rendement étant donné l’incidence de la grève de la fonction publique fédérale ce mois-là à l’échelle nationale. Les premières projections pour le mois de mai font état d’une croissance de 0,4 %.
La plupart des observateurs du marché restent persuadés que la Banque du Canada annoncera le 12 juillet une nouvelle hausse des taux d’intérêt d’un quart de point.