Les plus récents chiffres de Statistique Canada montrent que l’économie du Canada continue à bien se porter malgré des efforts très délibérés visant à la ralentir.
Le produit intérieur brut (PIB), qui mesure la valeur totale de tous les biens et services produits par l’économie, a augmenté de 0,5 % en janvier. Selon les premières indications, il a augmenté à nouveau de 0,3 % en février. Le PIB devrait afficher une hausse annualisée de 2,5 % à la fin du premier trimestre de l’année, alors que la Banque du Canada avait prévu une croissance d’environ 0,5 %.
La résilience inattendue de l’économie canadienne nourrit l’espoir d’un « atterrissage en douceur » pendant que la Banque du Canada s’efforce de réduire l’inflation. Selon nombre de prévisions, la politique des hausses de taux de la banque centrale entraînera le Canada dans une récession et le taux de chômage augmentera. On constate cependant un assouplissement de certaines de ces prévisions et la crainte de pertes d’emplois considérables s’estompe. Certains analystes s’attendent toutefois toujours à un ralentissement économique et, peut-être, à une légère récession plus tard cette année, une fois que les effets des hausses de taux de la Banque se feront pleinement sentir dans l’ensemble de l’économie.
La BdC a suspendu ses hausses de taux jusqu’à nouvel ordre, mais elle a clairement laissé entendre que d’autres hausses seraient décrétées si elles étaient jugées nécessaires. La Banque affiche maintenant un taux directeur de 4,5 % et l’inflation est tombée à 5,2 %. Elle s’attend à ce que l’inflation chute à 3,0 % plus tard cette année. Rappelons que sa cible est de 2,0 %.
Si la croissance économique reste plus forte que prévu et que l’inflation élevée persiste, la BdC pourrait être contrainte de relever les taux d’intérêt au risque de plonger le pays dans une véritable récession. Autrement dit l’atterrissage serait « brutal ».
Pour l’instant, la Banque devrait laisser son taux inchangé lors de la prochaine fixation des taux, prévue le 12 avril.