Les plus récents chiffres sur le coût de la vie et l’emploi montrent sans l’ombre d’un doute que la Banque du Canada a encore du travail à faire dans sa lutte contre l’inflation.
L’inflation globale (mesurée par l’indice des prix à la consommation) a certes ralenti, passant de 6,8 % en novembre à 6,3 % en décembre, mais elle reste largement supérieure au taux cible de 2,0 % que vise la Banque. Ce sont principalement les aliments et les carburants qui continuent d’alimenter l’inflation. Le prix de l’essence a diminué de 13 % par rapport au mois précédent, mais les prix des aliments achetés à l’épicerie ont continué à augmenter à un taux annualisé de 11 %.
La Banque du Canada préfère mesurer l’inflation fondamentale sur laquelle elle repose sa prise de décisions en matière de taux. L’inflation fondamentale, qui ne tient pas compte de produits volatils comme les aliments et les carburants, se divise en trois types différents : IPC-comm, IPC-méd et IPC-tronq. Il est encourageant de constater que la moyenne de ces trois mesures a ralenti à 5,3 % en décembre, contre 5,4 % en novembre. La hausse des coûts du logement, y compris la hausse des taux hypothécaires et des loyers, a pesé lourd dans les calculs de l’inflation fondamentale.
Fait stupéfiant, l’économie canadienne a créé 104 000 emplois en décembre. C’est plus de 20 fois les 5 000 qui avaient été prévus. Le taux de chômage a baissé à 5,0 %. La croissance de l’emploi et le portrait de l’inflation suggèrent que l'économie demeure relativement forte.
C’est une quasi-certitude que la Banque du Canada relèvera une fois de plus son taux directeur mercredi. La plupart des observateurs du marché s’attendent à une hausse d’un quart de point, portant le taux directeur à 4,50 %.
Sur une note d’espoir, le Conference Board du Canada (un groupe de réflexion économique) prévoit que l’inflation reviendra à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada – de 1 % à 3 % – d’ici la fin de l’année.