La Banque du Canada s’est mise en retrait, mettant ainsi fin à une série de douze mois de hausses de taux d’intérêt qui ont fait passer son taux directeur de 0,25 % à 4,50 %. La question qui s’impose maintenant est la suivante : pendant combien de temps durera cette pause décrétée par la Banque?
À l’heure actuelle, de nombreux observateurs du marché s’attendent à ce que la Banque du Canada maintienne le statu quo en matière de taux jusqu’à la fin de l’année. Toutefois, la Banque elle-même a adopté un ton plus ferme depuis la décision de faire une pause rendue la semaine dernière.
Dans le cadre d’un discours prononcé devant des chefs d’entreprise à Winnipeg, le lendemain de la décision, Caroline Rogers, première sous-gouverneure de la Banque, a rappelé à son auditoire que la pause restait « conditionnelle » en fonction des données économiques.
« Si l’évolution de l’économie est conforme à nos prévisions et que l’inflation diminue aussi vite que postulé dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier, nous ne devrions pas avoir à procéder à de nouvelles hausses. Cependant, si des données montrant que l’inflation ne baisse pas comme attendu s’accumulent, nous sommes prêts à en faire plus », a précisé Mme Rogers.
L’inflation s’élève actuellement à 5,9 %, ce qui demeure bien au-delà de la cible de 2,0 % fixée par la Banque, et les pressions inflationnistes restent fortes. Le marché du travail reste fort, les consommateurs continuent de dépenser, les prix des produits alimentaires continuent d’augmenter rapidement et la banque centrale américaine a clairement indiqué qu’elle continuerait de relever ses taux, au besoin, afin de maîtriser l’inflation.
Le relèvement des taux d’intérêt aux États-Unis pèsera probablement sur la valeur du huard, ce qui aura pour effet d’augmenter le coût des biens importés des États-Unis.
La Banque du Canada se réunit à nouveau pour faire le point sur les taux le 12 avril.