Les plus récentes données économiques objectives ont incité les observateurs du marché à s’intéresser à la réaction qu’aura la Banque du Canada.
Les chiffres de janvier sur l’emploi montrent que l’économie a créé un total étonnant de 150 000 emplois. C’est dix fois plus que ce qui était prévu et c’est le deuxième résultat consécutif qui est supérieur à la normale. En décembre, le nombre total d’emplois créés a été revu à la baisse, à 69 000. Le taux de chômage demeure à un creux presque historique de 5 %.
Les chiffres sur l’emploi nous indiquent que l’économie canadienne reste forte et continue de faire face à des pressions inflationnistes.
Les marchés et les investisseurs ont réagi presque immédiatement en inversant leurs prévisions d’une probable baisse des taux cette année. Ils prévoient plutôt maintenant une nouvelle hausse des taux au cours des prochains mois. Cependant, nombre d’analystes estiment que cela pourrait être prématuré.
La Banque a décrété une pause « conditionnelle » quant à de nouvelles hausses, se donnant une certaine « marge de manœuvre » afin de ne pas avoir à répondre à une donnée, quelle que soit sa probité. De plus, certains signes indiquent que les hausses de taux décrétées par la Banque au cours de la dernière année commencent à se faire sentir dans l’ensemble de l’économie.
Selon la plus récente enquête sur les perspectives des entreprises de la banque centrale, les plans d’embauche ont été revus à la baisse et la croissance des salaires ralentit. Alors que les offres d’emploi dépassent toujours de 50 % leurs niveaux d’avant-pandémie, les augmentations de salaire ont diminué ces derniers mois, passant de 4,7 % en décembre à 4,5 % en janvier.
D’une manière générale, les analystes estiment que les hausses se répercutent encore progressivement sur la capacité qu’ont les ménages et les entreprises de rembourser leurs dettes. Ils s’attendent à ce qu’une érosion de la demande pousse le chômage à la hausse jusqu’à la fin de l’année.