Les prévisions d’une reprise des hausses de taux d’intérêt par la Banque du Canada se sont concrétisées... sauf que ça s’est produit un mois plus tôt que ce qu’attendaient la plupart des prévisionnistes. Cette décision a surpris les experts, qui spéculent désormais sur une autre hausse en juillet.
Lors de sa réunion de juin, la semaine dernière, la BdC a relevé son taux de financement à un jour de 25 points de base supplémentaires pour le porter à 4,75 %. Il s’agit du niveau le plus élevé en 22 ans. La Banque a fait valoir des pressions inflationnistes persistantes ayant fait grimper le taux d’inflation d’un dixième de point à 4,4 % en avril, une économie résiliente ayant affiché une croissance de 3,1 % au premier trimestre ainsi qu’un marché du travail qui demeure solide.
Vendredi, cependant, une petite fissure est apparue dans ce marché de l’emploi solide. Le taux de chômage a augmenté pour la première fois en neuf mois. Il s’établit maintenant à 5,2 %. Ce pourcentage est en hausse par rapport à celui de 5,0 % enregistré depuis le début de l’année.
Les statistiques relatives au marché du travail peuvent être notoirement volatiles, de sorte qu’un mois n’indique pas une tendance. Cependant, les analystes perçoivent des signes plus profonds de ralentissement, vu une faiblesse de l’emploi total et une baisse mensuelle du nombre d’heures travaillées.
Il reste à voir si cela suffira à éviter une nouvelle hausse des taux le 12 juillet prochain. La Banque disposera toutefois de plus d’information d'ici là : le portrait de l’inflation pour le mois de mai et le rapport sur l’emploi pour le mois de juin seront tous deux publiés.
Pour l’instant, les observateurs du marché semblent privilégier une nouvelle hausse d’un quart de point qui porterait le taux de la Banque du Canada à 5,0 %.