L’économie canadienne semble se liguer contre la Banque du Canada (BdC), qui tente de ramener l’inflation à 2,0 %.
Les plus récents chiffres sur l’emploi ont, une fois de plus, dépassé de loin les attentes. Selon Statistique Canada, 35 000 emplois ont été créés en mars, soit près de trois fois plus que le nombre prévu. En raison de la demande constante de travailleurs, les augmentations de salaire ont également rattrapé l’inflation. Les salaires sont en hausse de 5,3 % sur douze mois.
« Beaucoup d’employeurs disent qu’ils ont du mal à trouver des travailleurs, alors que faire? Vous augmentez votre offre et cela tend à faire monter les salaires », a expliqué Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board du Canada, dans le cadre d’une entrevue accordée à la CBC.
C’est une bonne nouvelle pour les travailleurs, mais cela complique la tâche de la banque centrale, qui tente d’éviter une croissance trop importante des salaires, considérée comme un facteur d’inflation. Les salaires ont tendance à « coller », en ce sens qu’ils ne peuvent qu’augmenter, contrairement aux prix des marchandises et des services qui peuvent diminuer en fonction de l’offre et de la demande.
« Je ne pense pas nécessairement qu’il s’agisse d’une mauvaise nouvelle, mais [...] nous vivons dans un étrange de monde où les bonnes nouvelles ne sont parfois pas si bonnes que ça pour la Banque du Canada », a ajouté M. Antunes.
Cela fait suite à des chiffres du PIB de janvier plus élevés que prévu. L’économie a progressé de 0,5 % au cours du mois, défiant les efforts déployés par la BdC pour la ralentir. Toutefois, la Banque devrait demeurer en mode pause et ne pas décréter de nouvelle hausse cette semaine, en attendant que les effets de la série de hausses rapides de l’an dernier se fassent pleinement sentir dans l’économie.