La plus récente lecture de l’économie canadienne a déclenché un revirement rapide des attentes concernant ce qu’annoncera la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt.
Les plus récentes données de Statistique Canada montrent que la croissance économique a nettement ralenti au deuxième trimestre. Le produit intérieur brut – qui représente la valeur totale de tous les biens et services produits dans l’économie – s’est contracté de 0,2 % entre avril et juin, alors que les prévisionnistes misaient sur une hausse de 1,2 %. La Banque du Canada prévoyait une augmentation de 1,5 %.
Statistique Canada a aussi revu à la baisse – de 3,1 % à 2,6 % – son taux de croissance pour le premier trimestre. Les premières estimations pour le mois de juillet font état d’une stagnation.
Le rapport vient conforter le fait que la politique de relèvement des taux d’intérêt de la Banque du Canada produit l’effet escompté. Le plus récent rapport mensuel sur les emplois de Statistique Canada montre que le taux de chômage a augmenté pour atteindre 5,5 % en juillet.
Deux principaux facteurs ont entraîné la baisse du PIB. Les dépenses des ménages, l’une des principales cibles de la politique de taux d’intérêt, n’ont augmenté que de 0,1 % par rapport à +2,5 % au premier trimestre.
Le secteur du logement a également enregistré d’importantes baisses. Les investissements ont baissé de 2,1 % d’un trimestre à l’autre. Les mises en chantier ont chuté de 8,2 %.
La plupart des observateurs du marché s’entendent maintenant pour affirmer que la Banque du Canada restera sur la touche jusqu’à la fin de l’année. Le mois dernier encore, nombre d’analystes prévoyaient une nouvelle hausse d’un quart de point avant la fin de 2023. Le taux directeur de la Banque est actuellement de 5,0 %.