Une divergence d’opinions intéressante sépare aujourd’hui les économistes des personnes actives dans les marchés obligataires. Les économistes ne s’attendent pas à ce que la Banque du Canada réduise ses taux avant le milieu de l’an prochain au plus tôt. En revanche, les marchés estiment que la conjoncture changera plus rapidement. Et les emprunteurs cherchant à souscrire un prêt hypothécaire pourraient y trouver leur compte.
La Banque du Canada essaie de faire revenir l’inflation à sa cible de 2,0 % en haussant les taux d’intérêt afin de ralentir l’économie. Les dix hausses décrétées depuis mars 2022 semblent produire les résultats escomptés. L’inflation est en baisse. Les dépenses des ménages sont en baisse. L’emploi et la croissance du PIB sont en baisse. Pour une deuxième annonce consécutive, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5,0 % et rien n’indique que d’autres hausses sont à venir.
Même si la Banque du Canada ne s’attend pas à ce que l’inflation revienne à sa cible de 2,0 % avant la mi-2025, certains commentaires récents de ses dirigeants incitent les marchés obligataires à envisager des baisses de taux. À la fois le gouverneur Tiff Macklem et la sous-gouverneure Carolyn Rogers ont affirmé au comité fédéral des finances que des baisses de taux seraient envisageables avant l’atteinte de la cible de 2,0 %.
Depuis, les rendements des obligations à 5 ans du gouvernement du Canada – qui constituent la base des intérêts hypothécaires à taux fixe – ont chuté de plus de 30 points de base (-0,3 %) pour s’établir à 3,79 %. Les rendements ont baissé de plus de 60 points de base (-0,6 %) par rapport aux sommets atteints au début d’octobre. Certains observateurs du marché prévoient donc une baisse des taux hypothécaires fixes de 20 à 40 points de base à très court terme.