Le dernier rapport économique d’importance
avant l’annonce de la Banque du Canada concernant les taux d’intérêt est chose
faite et il fait tomber le dernier obstacle à une baisse de taux tant espérée.
Le produit intérieur brut – la valeur de tous
les biens et services produits par l’économie – a augmenté de 1,7 % au
premier trimestre de cette année. C’est nettement inférieur aux prévisions de
la banque centrale, qui tablait sur une croissance de 2,8 %, et aux
projections d’analystes, qui tablaient sur une augmentation de 2,2 %.
La croissance du PIB au quatrième trimestre de
2023 a été fortement revue à la baisse, passant de 1,0 % à 0,1 %.
Le rapport de Statistique Canada sur le PIB
s’appuie sur plusieurs mois de données montrant que l’inflation est descendue à
l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada, soit de 1,0 % à
3,0 %, pour l’indice des prix à la consommation (l’inflation globale) et
l’inflation fondamentale, qui est la mesure privilégiée par la Banque.
Il est largement reconnu que la politique de
taux d’intérêt élevés de la banque centrale s’est avérée efficace pour ralentir
l’économie, en permettant à l’offre de rattraper la demande.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la
Banque pourrait attendre jusqu’en juillet pour décréter une première baisse de
taux :
- Il n’y a eu aucun message clair de la part
de la Banque laissant entendre qu’une baisse était imminente.
- La Banque se méfie toujours des erreurs
qu’elle a commises en haussant les taux, des erreurs qui lui ont fait perdre le
contrôle de l’inflation il y a deux ans et demi.
- La crainte d’une flambée des prix de
l’immobilier attribuable à des taux plus bas pourrait convaincre la Banque de
retarder ses premières baisses jusqu'à la fin de la saison d’achat du
printemps.
- Des inquiétudes relatives à la devise
empêcheront probablement la Banque de procéder à des baisses plus marquées que
celles de la Réserve fédérale américaine.