Comme c’était attendu, la Banque du Canada a annoncé qu’elle maintient son taux directeur à 5,0 %. Il s’agit d’un quatrième maintien consécutif.
Ce qui a changé, c’est la façon dont la Banque envisage la suite des choses. Le gouverneur Tiff Macklem a clairement laissé entendre que la Banque est satisfaite de la manière dont l’actuel taux directeur réduit la demande et ralentit l’inflation. La Banque attend maintenant de voir pendant combien de temps elle devra maintenir ce taux. M. Macklem a également affirmé qu’il était trop tôt de commencer à parler de baisses de taux d’intérêt.
Pour la première fois, la Banque a mis l’accent sur l’incidence du niveau élevé des frais de logement sur l’inflation, qualifiant ces frais de principaux facteurs contribuant à une inflation qui dépasse la cible.
« Le coût de l’intérêt hypothécaire contribue davantage à l’inflation que lors des épisodes de resserrement passés », affirme la Manque dans son Rapport sur la politique monétaire.
Certains observateurs du marché craignent que la pause que fait la Banque en matière de taux ne déclenche une nouvelle poussée d’activité dans le marché immobilier, semblable à celle qui avait suivi une pause des taux au début de l’an dernier.
Toutefois, Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque, précise que la Banquesurveille les risques liés à une « hausse inattendue des prix de l’immobilier », ce qui exercerait une « pression à la hausse sur l’inflation ». Mme Rogers a également fait remarquer que ce risque ne figurait pas dans le scénario de base de la Banque et qu’il n’influençait pas les décisions prises par la Banque à l’heure actuelle.
D’autres observateurs du marché craignent que le maintien de taux d’intérêt élevés n’exacerbe les niveaux élevés des frais de logement, en particulier en maintenant les intérêts hypothécaires plus élevés. Selon eux, les propriétaires pourraient être contraints de revoir leurs dépenses, ce qui aurait pour effet de retirer de l’argent de l’ensemble de l’économie et de ralentir l’économie encore plus.