L’économie canadienne est confrontée à un
« changement structurel négatif » permanent si la menace des
États-Unis d’imposer des droits de douane est mise à exécution et si lesdits
droits deviennent une réalité à long terme.
C’est l’avertissement qu’a lancé le gouverneur
de la Banque du Canada, Tiff Macklem, dans le cadre d’un discours prononcé
récemment devant des groupes de gens d’affaires à Mississauga. Il a également
mis en garde contre le fait qu’une guerre commerciale totale opposant le Canada
aux Américains mettrait la banque centrale dans la position de devoir lutter
contre des problèmes contradictoires en ayant recours à la seule et principale
arme dont elle dispose : sa politique en matière de taux d’intérêt
(monétaire).
La Banque devrait alors tenter de limiter
l’inflation alimentée par les droits de douane en maintenant des taux d’intérêt
élevés, tout en essayant de stimuler la croissance économique, ce qu’elle fait
généralement en abaissant les taux d’intérêt.
La Banque du Canada estime que l’imposition
par les États-Unis de droits de douane de 25 % sur les produits canadiens
pourrait plonger le Canada dans une grave récession, se traduisant par une
croissance économique quasi nulle au cours des deux prochaines années.
Si les exportations du Canada – principalement
de l’énergie, des automobiles, de l’aluminium et de l’acier – étaient fortement
touchées, la construction de logements neufs subirait également d’importants
contrecoups.
L’imposition par le Canada de droits de douane
de rétorsion sur tous les produits, depuis des appareils électroménagers
jusqu’à des accessoires de plomberie en passant par des matériaux de
construction en plastique, ferait grimper les prix pour les constructeurs et
ces coûts seraient répercutés sur les acheteurs. Ce serait également le cas
dans le secteur des améliorations et rénovations domiciliaires du marché de la
revente.
L’incertitude économique générale créée par la
menace d’imposer des droits de douane et les craintes qui en découlent pour
l’emploi, l’inflation et les taux d’intérêt pourraient nuire de manière
importante au secteur du logement, qui a besoin de confiance et de stabilité
pour générer de l’activité dans le marché.