En juin, la Banque du Canada a procédé à un allégement des taux d’intérêt qui était attendu depuis longtemps. Ce faisant, elle a clairement indiqué que le cycle de hausses des taux était terminé, la réduction d’un quart de point ayant placé le taux directeur à 4,75 %.
Les prévisionnistes économiques ont jeté un coup d’œil rapide sur ce qui pourrait se passer dans les semaines et les mois à venir, et la plupart ont décidé de ranger leur boule de cristal pour l’été. Le consensus était que rien ne se passerait sur le plan des taux d’intérêt avant septembre.
Bien, les choses ont rapidement évolué. La probabilité d’une nouvelle baisse d’un quart de point, lors de la réunion de juillet prévue cette semaine, est désormais de plus de 90 %.
Voici ce qui s’est passé. Le taux d’inflation au Canada pour le mois de juin a de nouveau baissé, tombant à 2,7 % après avoir remonté à 2,9 % en mai. Or on ne s’attendait à aucune variation.
Le marché canadien de l’emploi a continué de montrer des signes de faiblesse. Le taux de chômage a atteint 6,4 % en juin, soit deux dixièmes de point de pourcentage de plus qu’en mai. Un total de 14 000 emplois ont été perdus. Or on s’attendait à la création de 25 000 emplois.
Les consommateurs ont réduit leurs dépenses. Les ventes au détail, qui représentent environ 60 % du PIB canadien, ont reculé de 0,8 % d’un mois sur l’autre en mai. Et on s’attend à un nouveau recul de 0,3 % pour juin.
Enfin, l’inflation aux États-Unis montre des signes de baisses soutenues. Elle est passée de 3,3 % en mai à 3,0 % en juin. On s’attend donc à ce que la Réserve fédérale baisse les taux d’intérêt en septembre. Cela atténue les craintes de « divergence » (une situation où les taux canadiens seraient beaucoup plus bas que les taux américains, menant à une baisse du cours du huard).