Ces derniers jours, les emprunteurs cherchant à souscrire un prêt hypothécaire ont eu droit à un certain soulagement. Les taux fixes ont légèrement baissé grâce à la diminution des rendements des obligations d’État. Les prêts hypothécaires à taux variable semblent maintenir leurs taux réduits et la plupart des observateurs du marché pensent que la Banque du Canada a atteint le sommet de ce cycle de hausse des taux.
Toutefois, la Banque maintient sa mise en garde à l’endroit des Canadiens, à savoir qu’ils doivent se préparer à ce que les taux d’intérêt restent plus élevés plus longtemps. La première sous-gouverneure, Carolyn Rogers, a de nouveau insisté sur ce point lors d’un discours récemment prononcé à Vancouver, au cours duquel elle a affirmé qu’il était important de s’adapter de manière proactive à cette éventualité. Mme Rogers a cité un certain nombre de considérations globales justifiant le maintien de taux plus élevés, notamment : l’intégration de la Chine et d’autres pays en développement dans l’économie mondiale; une baisse des possibilités d’investissement attrayantes pour les entreprises; et un ajustement généralisé des marchés internationaux aux taux plus élevés.
Il est également utile de rappeler que les banques centrales du monde entier s’efforcent de normaliser les taux d’intérêt qui avaient atteint des niveaux historiquement bas depuis la crise financière de 2008.
Mme Rogers s’est voulue rassurante en affirmant que les Canadiens s’adaptent aux taux plus élevés. La progression du crédit aux ménages est tombée à son rythme le plus bas depuis le début des années 1990. Les taux de défaillance sur les cartes de crédit et d’autres prêts à la consommation ne dépassent que légèrement les niveaux d’avant-pandémie. Les défaillances hypothécaires sont inférieures aux niveaux d’avant-pandémie, et ce, malgré le fait que quelque 40 % des détenteurs de prêts hypothécaires ont déjà renouvelé leur prêt à un taux plus élevé, le montant de leurs paiements hypothécaires ayant donc été augmenté.
Quand les taux d’intérêt commenceront-ils à baisser? L’« enquête auprès des participants au marché » menée au troisième trimestre par la BdC suggère que les emprunteurs s’adaptent à la perspective que les taux restent plus élevés plus longtemps. La réponse médiane indique que les emprunteurs s’attendent à une baisse d’un quart de point en avril 2024. C’est un mois plus tard que les attentes exprimées dans l’enquête menée par la Banque au deuxième trimestre.