Financière First National SEC®

Commentaire sur le marché des hypothèques résidentielles, semaine du 25 mars 2019

  • Financière First National SEC

Chose certaine, le nouveau budget fédéral a attiré l’attention des personnes à la recherche d’une maison, des courtiers immobiliers et des professionnels hypothécaires. Malheureusement, l’annonce s’est transformée en suspense et nous allons donc devoir attendre le prochain épisode pour connaître ce qui sera vraiment livré.

Le budget renferme deux mesures clés qui s’attaquent aux problèmes d’abordabilité et visent à aider de premiers acheteurs à s’acheter une maison.

La première mesure est une expansion directe du Régime d’accession à la propriété qui permet de décaisser de l’argent d’un REER pour se constituer une mise de fonds. En effet, le montant maximal pouvant être retiré d’un REER passe de 25 000 $ à 35 000 $; cependant, la période de remboursement demeure inchangée, à 15 ans.

La deuxième mesure est plus complexe et quelques détails importants demeurent inexpliqués dans le budget. L’« Incitatif à l’achat d’une première propriété » est l’équivalent d’un prêt sans intérêt consenti par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Moyennant plusieurs conditions à respecter, la SCHL peut néanmoins acquérir une participation dans un prêt hypothécaire admissible. L’argent sera remboursé à la SCHL au moment de la vente de la propriété ou encore plus tôt si le propriétaire en décide ainsi.

Voici maintenant le suspense : combien d’argent retournera dans les coffres de la SCHL? Le propriétaire de la maison rembourse-t-il le montant emprunté ou la SCHL a-t-elle droit à une part de l’augmentation de la valeur de la maison? À l’inverse, si la valeur de la propriété baisse, la SCHL partage-t-elle la perte ou le propriétaire demeure-t-il responsable du plein montant du prêt initial? Nous sommes censés avoir les réponses à ces questions cet automne.

Plusieurs économistes de renom sont d’avis qu’aucun de ces programmes ne contribue à rendre le logement plus abordable. Ces programmes ne font qu’ajouter aux options en matière d’endettement, car les montants consentis devront être remboursés. Selon certains calculs, l’Incitatif à l’achat d’une première propriété pourrait même réduire le montant maximal du prêt auquel un acheteur est admissible.

Les professionnels hypothécaires et les courtiers immobiliers ont leurs propres préoccupations, particulièrement en ce qui concerne le temps qu’il faudra attendre avant de connaître les détails. Ils craignent que le report de l’annonce à l’automne puisse nuire à la saison d’achat du printemps si des personnes à la recherche d’une maison décident d’attendre à savoir s’ils seront admissibles aux programmes fédéraux.