La réélection de Donald Trump à la présidence
des États-Unis aura des répercussions économiques et sociales au Canada.
Sa réélection a suscité une réaction quasi
immédiate dans les marchés obligataires, qui établissent la tarification des
prêts hypothécaires à taux fixe. Les rendements ont augmenté, entraînant du
coup des hausses de taux de la part de certains prêteurs.
Dans les jours ayant suivi l’élection, le
rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a gagné 14 points de
base pour atteindre plus de 4,4 %. Les rendements des obligations du
gouvernement du Canada à 5 ans ont grimpé à 3,11 %. Certains prêteurs
ont réagi en haussant leurs taux fixes de 5 à 10 points de base.
Le niveau élevé d’intégration entre les
économies canadienne et américaine signifie généralement qu’une économie forte
là-bas est bénéfique ici. Mais il peut y avoir des bémols. Un programme
favorisant la croissance, prévoyant d’autres baisses d’impôts et de dépenses
publiques, augmenterait probablement la dette nationale des États-Unis. À son
tour, le gouvernement émettrait davantage d’obligations, ce qui ferait baisser
les cours des obligations et augmenterait les rendements obligataires. Il en
résulterait l’exercice d’une pression à la hausse sur les coûts des prêts
hypothécaires à taux fixe aux États-Unis et au Canada.
L’une des principales promesses de campagne
faites par le président élu est considérée comme très inflationniste :
l’imposition de tarifs douaniers de 10 % sur pratiquement tous les
produits entrant aux États-Unis. Plus tôt cette année, 16 économistes
lauréats du prix Nobel ont signé une lettre affirmant que les propositions de
M. Trump allaient « raviver » l’inflation et présentaient le
potentiel de la faire repasser au-dessus de 9,0 %. Cela mettrait fin aux
baisses de taux de la Réserve fédérale américaine et probablement aussi à
celles de la Banque du Canada.
Les menaces de déportations massives proférées
par le prochain président américain ont suscité des inquiétudes quant à une
possible montée en flèche du nombre de demandeurs d’asile au Canada, alors que
notre pays s’efforce de s’adapter à l’augmentation de l’immigration et à la
croissance démographique.