Cette semaine, parmi ce qui s’est passé et que vous n’avez pas vraiment besoin de savoir, un FNB nommé « FOMO » a été déposé auprès de la SEC. Pour ceux qui ne le savent pas, FOMO signifie « fear of missing out » en anglais (qu’on traduit souvent par COMA ou crainte obsessionnelle de manquer à l’appel). Le FNB cherchera à maximiser le rendement des actionnaires en investissant dans des SAVS, des PAPE et des FNB avec effet de levier. En gros, ce sont les tendances les plus marquées dans les marchés de capitaux au cours de la dernière année. Il ne manque plus qu’une composante bitcoin et une composante logement à Toronto (nota : ce ne sont pas des suggestions).
Maintenant, voici ce que vous devez savoir :
Taux et courbes
Les taux continuent d’osciller et l’espoir demeure de trouver une certaine stabilité dans le marché.
Mon commentaire précédent a été publié le matin du 26 février et, juste après avoir appuyé sur le bouton de publication, nous avons vu les rendements des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans baisser rapidement, passant de 1,11 à 0,86 en l’espace de trois jours de bourse. Nous sommes actuellement de retour à 0,98 – une importante hausse de 5 points de base étant survenue au cours de la nuit.
Pour ce qui est de la courbe de crédit, l’Obligation hypothécaire du Canada (OHC) à 5 ans a gagné 8 points de base depuis le 1er mars et se situe actuellement à 1,24. La bonne nouvelle, cependant, est que les écarts restent serrés, à 25 points de base au-dessus de l’obligation de référence du gouvernement du Canada, ce qui renforce l’idée que la demande de produits de crédit à 5 ans demeure forte.
L’OHC à 10 ans est en hausse de 18 points de base par rapport au 1er mars, affichant actuellement un rendement de 1,88. Cependant, l’écart reste à des niveaux plus élevés, avec environ 37,5 points de base au-dessus de l’obligation de référence du gouvernement du Canada.
La semaine prochaine, nous nous attendons à ce que la Fiducie du Canada pour l’habitation (la FCH) lance son émission d’OHC à 5 ans, dont le montant se situera entre 5 et 5,5 milliards de dollars. Cette émission d’obligations à 5 ans comportera une nouvelle échéance en juin 2026. Bien que les volumes d’échanges d’OHC aient été plus faibles avant cette nouvelle émission, notre espoir est qu’elle sera mieux accueillie que l’émission de février qui a creusé les écarts de 6 points de base.
Qu’est-ce que cela veut dire pour vous?
Une forte émission d’obligations à 5 ans assortie d’une solide demande des investisseurs nationaux et internationaux contribuerait à continuer à pousser les écarts de crédit vers le bas et pourrait mener à une baisse de valeur des coupons tout compris.
De plus, la volatilité incessante du marché et la hausse des rendements que nous avons observés peuvent constituer un mal de tête indésirable à l’approche de la clôture. L’excellente équipe de trésorerie de First National travaille en étroite collaboration avec vos conseillers commerciaux pour vous aider à élaborer des stratégies d’atténuation des risques que nous serions heureux de partager.
Chômage
Des nouvelles encourageantes ont été publiées ce matin : le marché du travail canadien a ajouté 259 000 emplois en février, ce qui a fait baisser le taux de chômage de 9,4 % en janvier à 8,2 %. Ces résultats dépassent de loin la création de 75 000 emplois qui était attendue. Au chapitre de l’emploi, les gains ont été réalisés principalement dans les postes à temps partiel, 190 000 de ces emplois ayant été créés dans les secteurs des services alimentaires et du commerce de détail. Ce sont ces mêmes deux secteurs qui ont été les plus durement touchés par des pertes d’emplois au cours des derniers mois, alors que le Canada se dirigeait majoritairement vers le deuxième confinement. Le retournement rapide des gains d’emplois est similaire à ce que nous avions observé au sortir de la première vague, lorsque l’emploi avait rebondi plus rapidement que prévu.
Annonce de la Banque du Canada concernant les taux
L'annonce des taux de la Banque du Canada (BdC) qui a eu lieu mercredi s’est déroulée sans surprise, et c’était d’ailleurs l’objectif de la BdC. Vous trouverez ici un excellent résumé si vous voulez prendre connaissance du détail, mais voici un résumé :
En plus de maintenir le taux de référence à un jour à 0,25 %, la BdC a légèrement adapté son langage et son ton afin de rester aussi souple que possible allant de l’avant en ce qui concerne la réduction de ses achats d’obligations et d’éventuelles futures hausses de taux.
La réaction du marché a été modérée, les rendements à 5 ans ayant baissé d’environ 2 points de base pendant le reste de la journée. Le marché continue de prévoir des hausses de taux d’intérêt vers la fin de 2022, ce qui crée un certain décalage entre la prévision du marché et la date de 2023 avancée par la BdC dans sa prévision de janvier.
Ce qu’il faut retenir ici est que tous les regards seront tournés vers la réunion d’avril, lorsque la Banque du Canada mettra à jour ses projections et publiera un rapport complet sur la politique monétaire pour fournir de meilleures indications sur le calendrier de ses prochaines actions. Vu les bons chiffres d’emploi présentés ce matin, la probabilité d’une modification ou d’une réduction des achats d’obligations en avril est maintenant nettement plus élevée.
Note finale
Les passionnés des obligations et le pessimisme vont souvent de pair, et je ne sais pas ce qui est plus pessimiste que de perdre une heure de sommeil un dimanche... Sur ce, n’oubliez pas d’avancer vos horloges en fin de semaine!
Merci de m’avoir lu et bonne fin de semaine.
Neil