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Quelle a été la principale conclusion découlant de l’annonce de la BdC concernant les taux d’intérêt cette semaine? Découvrez-les ici

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Bonjour,

Ce matin, j’ai découvert la statistique la plus importante dont vous ne saviez pas que vous aviez besoin. Depuis les années 1940, selon Wikipédia – une source digne de confiance –, 28 équipes ont éliminé un déficit de trois contre un dans une série éliminatoire de la LNH. Traduit en termes de points de base, c’est au moins dans les deux chiffres, selon le calcul que j’ai fait au dos de mon sous-verre au bar hier soir. Quelle est la probabilité? Pas très élevée. Ça pourrait être un sur cent, ou encore un sur un million, mais j’aimerais vous rappeler les mots de Lloyd Christmas, ce sage héros folklorique : « Donc, vous me dites qu’il y a une chance! »

Banque du Canada

Mercredi de cette semaine, la Banque du Canada a tenu une de ses huit réunions de l’année pour nous faire connaître sa décision concernant le taux d’intérêt à un jour. Comme tout le monde ou presque s’y attendait, la BdC a maintenu son taux inchangé à 1,25 %. En plus de sa déclaration de maintien du statu quo, la BdC a rendu public son rapport sur la politique monétaire d’avril. Globalement, le marché a interprété à la fois la déclaration et le rapport comme des mesures axées sur le compromis. Le dollar canadien a initialement perdu 0,5 % et les rendements obligataires sur deux ans ont fléchi.

La principale conclusion est celle ayant été réitérée à de nombreuses reprises dans le passé : la Banque du Canada semble prête à des hausses de taux d’intérêt cette année, mais elle adopte une approche attentiste, ou en jargon économique, « dépendante des données ». Une partie de la raison expliquant pourquoi la BdC prend son temps en matière de hausses malgré sa confiance en l’économie est qu’elle a revu ses chiffres sur la production potentielle future. Ce que cela veut dire dans le fond est ceci : au cours des quelques années à venir, l’économie poursuivra sa croissance à un taux plus élevé sans pour autant laisser craindre une envolée de l’inflation. La BdC soutient que l’économie a encore de la capacité inexploitée, ce qui se traduira par un rythme de croissance plus rapide et éliminera la nécessité de hausses accommodantes des taux d’intérêt. Habituellement, une surcapacité serait signe d’une surchauffe de l’économie et la Banque du Canada favoriserait des hausses de taux. En élargissant l’écart de production, la piste de décollage est essentiellement devenue plus longue pour toute politique de taux d’intérêt.

Des observateurs du marché ont semblé être en accord avec ce nouveau mandat, car il reste encore beaucoup d’inconnus dans l’économie, ce que la banque a fait valoir. La BdC a réitéré que des enjeux de compétitivité existent bel et bien, alors que les fiascos commerciaux qui continuent d’entourer l’ALENA restent encore à être tirés au clair. De plus, les importations canadiennes de produits autres que l’énergie perdent des parts de marché aux États-Unis, malgré la dépréciation de notre dollar, et le resserrement des règles hypothécaires fédérales continue d’avoir des répercussions dans les marchés du logement. Comme je sais que vous ne lisez pas ces commentaires pour connaître mon opinion, je vais citer l’opinion d’un analyste que j’ai trouvée intéressante :

« Il ne fait aucun doute que nous atteindrons éventuellement des taux d’intérêt plus élevés. Cependant, ça va prendre beaucoup plus de temps avant d’arriver là, tout comme nous avons connu une période beaucoup plus longue de faibles taux d’intérêt. »

Ça ressemble à un plan. Voici, à l’heure actuelle, les probabilités d’une hausse de taux d’intérêt en 2018 :

Réunion Hausse Baisse
2018-05-30 38,90% 0,00%
2018-07-11 69,40% 0,00%
2018-09-05 80,30% 0,00%
2018-10-24 93,60% 0,00%
2018-12-05 93,60% 0,00%

IPC ou inflation et rendements obligataires

Savez-vous quoi? Après que la fumée de mercredi s’est dissipée, les données sur l’inflation rendues publiques ce vendredi matin ont été inférieures aux attentes. La donnée mensuelle (+0,3 %) n’a pas atteint ce qui était prévu (0,4 %). Sur douze mois, l’inflation s’établit à 2,3 %, soit 10 points de base de moins que les 2,4 % attendus. Rien de vraiment étonnant ici, alors passons à autre chose.

Les rendements obligataires ont normalement tendance à baisser devant une faible inflation, ce qu’ils ont fait avant de rebondir depuis ce matin. Les mouvements intrajournaliers sont pour les algorithmes et les chuchoteurs de graphiques. Devant un graphique hebdomadaire, les rendements de l’obligation de référence sont en hausse depuis vendredi dernier. À l’heure actuelle, l’obligation de 10 ans affiche un rendement de 2,34 %, par rapport à 2,24 % à la clôture des marchés vendredi dernier. L’obligation de 5 ans a connu une évolution similaire, en hausse d’environ 7 points de base sur une semaine (2,17 % par rapport à 2,10 % à la clôture des marchés vendredi dernier). Oui, comme de nombreuses personnes ont demandé, c’est un profil aplati de la courbe des rendements 5-10. Oui, les rendements des obligations de 10 ans semblent représenter une bonne option de financement commercial. Non, je ne sais pas si c’est signe d’une récession. Oui, je suis prêt à vivre la saison des patios.

Passez un bon week-end.

Andrew Masliwec