Aujourd’hui, la Banque du Canada a augmenté son taux de référence à un jour de 25 points de base pour le porter à 4,50 %, alors qu’il était de 4,25 % en décembre. C’est la huitième fois depuis mars 2022 que la Banque resserre la masse monétaire pour lutter contre l’inflation.
Bien que l’augmentation de taux fasse certainement la une des journaux, ce sont les indications données par la Banque quant à ses futures décisions qui retiendront le plus l’attention. Nous résumons ci-après les observations de la Banque, y compris ses commentaires prospectifs concernant le potentiel de futures hausses de taux.
Inflation au Canada
- L’inflation est passée de 8,1 % en juin à 6,3 % en décembre, ce qui reflète la baisse des prix de l’essence et la récente modération des prix des biens durables
- Malgré ces progrès, les ménages canadiens continuent de « subir les contrecoups » de la forte inflation à travers leurs dépenses essentielles, avec les aliments et le logement qui affichent des augmentations durables
- Les attentes d’inflation à court terme restent élevées. Les mesures sur un an de l’inflation fondamentale se situant encore autour de 5 %, mais celles sur trois mois ont diminué, cela donne à penser que l’inflation fondamentale a « culminé »
Rendement de l’économie canadienne et du marché du logement
- La Banque estime que l’économie canadienne a progressé de 3,6 % en 2022, ce qui est légèrement supérieur à la projection d’octobre de la Banque dans son Rapport sur la politique monétaire. La croissance devrait « stagner jusqu’autour du milieu de 2023 » et se redresser plus tard dans l’année
- La Banque s’attend à une croissance du produit intérieur brut d’environ 1 % en 2023 et 2 % en 2024, ce qui correspond essentiellement à sa projection d’octobre
- La demande reste « excédentaire » et les marchés du travail demeurent « tendus », car le taux de chômage est proche des creux historiques et les entreprises disent continuer à avoir de la difficulté à trouver du personnel
- Cependant, « de plus en plus de signes » indiquent que la politique monétaire restrictive ralentit l’activité, surtout les dépenses des ménages
- La croissance de la consommation s’est modérée depuis la première moitié de 2022 et « l’activité sur le marché du logement a baissé considérablement »
- À mesure que les effets des hausses de taux d’intérêt continueront de se propager dans l’économie, les dépenses en services aux consommateurs et les investissements des entreprises devraient ralentir
- En même temps, la plus faible demande étrangère pèsera probablement sur les exportations canadiennes
- Ce ralentissement global de l’activité permettra à l’offre de « rattraper » la demande
Économie mondiale : rendement et perspectives
- La Banque estime que la croissance de l’économie mondiale a avoisiné 3,5 % en 2022 et descendra à environ 2 % en 2023 et 2,5 % en 2024. Cette projection est légèrement plus élevée que celle faite par la Banque en octobre dernier
- La croissance économique mondiale ralentit, bien qu’elle se montre plus résiliente qu’anticipé lors de la publication du Rapport sur la politique monétaire d’octobre
- L’inflation reste élevée et généralisée à l’échelle du globe, bien qu’elle soit en train de diminuer dans de nombreux pays, ce qui reflète en grande partie le recul des prix de l’énergie ainsi que les améliorations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales
- Aux États-Unis et en Europe, les économies ralentissent, mais se révèlent plus résilientes que la Banque le prévoyait au moment de la publication du Rapport sur la politique monétaire d’octobre
- En Chine, la levée abrupte des restrictions liées à la COVID-19 a entraîné une révision à la hausse des prévisions de croissance de l’économie chinoise et « crée un risque à la hausse pour les prix des produits de base »
- La guerre que la Russie mène à l’Ukraine demeure une source importante d’incertitude
- Les conditions financières sont encore restrictives, mais se sont assouplies depuis octobre, et le dollar canadien a été relativement stable par rapport au dollar américain
Perspectives
Compte tenu de tous ces facteurs, la Banque a décidé que la hausse du taux directeur annoncée aujourd'hui était nécessaire et justifiée.
Toutefois, la Banque a également annoncé une nouvelle importante : « Si l’évolution de l’économie est généralement conforme [à ses] perspectives [...], le Conseil [de direction] s’attend à maintenir le taux directeur à son niveau actuel pendant qu’il évaluera l’incidence des augmentations cumulatives de taux d’intérêt. »
Cela peut sonner positif, mais comme à l’accoutumée, la Banque a également indiqué qu’elle était prête à relever encore le taux directeur si cela est nécessaire pour ramener l’inflation à sa cible de 2 %. Elle a également ajouté son verbiage habituel selon lequel le Conseil « reste déterminé à rétablir la stabilité des prix pour les Canadiens ».
Bien que la Banque ne l’ait pas affirmé comme tel, il en demeure néanmoins que les Canadiens devront attendre et voir ce qui se passera.
Prochaine annonce
C’est le 8 mars prochain que la Banque fera sa prochaine annonce concernant les taux d’intérêt. First National sera sur place pour vous résumer l’annonce le même jour. D’ici là, pour d’autres renseignements concernant les marchés de capitaux, veuillez consulter à intervalles réguliers la page Ressources de notre site Web.