Dans un contexte de ralentissement de l’économie et de demandes croissantes en faveur d’un assouplissement de la politique monétaire, la Banque du Canada a pris aujourd’hui sa dernière décision prévue de l’année en matière de taux d’intérêt.
Cette décision, qui consiste à maintenir le taux d’intérêt directeur à un jour à 5,00 %, était largement attendue. Ce qui n’était pas tout à fait attendu (ni bien accueilli), c’est la déclaration du Conseil de direction de la Banque selon laquelle il « demeure préoccupé » par les risques entourant les perspectives d’inflation et « reste prêt à augmenter de nouveau » le taux directeur si nécessaire.
Nous résumons les observations de la Banque ci-dessous.
Données sur l’inflation et observation sur le marché du logement
- Le ralentissement de l’économie réduit les pressions inflationnistes pour un « éventail grandissant » de biens et de services
- Cette diminution des pressions, combinée à la chute des prix de l’essence, a contribué à la baisse de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation, qui s’est chiffrée à 3,1 % en octobre
- Toutefois, « l’augmentation des frais de logement » s’est accrue, ce qui reflète la croissance plus rapide des loyers et des autres coûts pour se loger, ainsi que la contribution continue des intérêts hypothécaires élevés
- Ces derniers mois, les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque se sont établies autour de 3,5 à 4 %, et les données d’octobre se situent dans le bas de cette fourchette
- Les salaires continuent d’augmenter de 4 à 5 %
Rendement de l’économie canadienne
- La croissance économique a stagné aux deuxième et troisième trimestres de 2023, le produit intérieur brut (PIB) réel s’étant contracté à un taux de 1,1 % au troisième trimestre, suivant une croissance de 1,4 % au deuxième
- Les taux d’intérêt plus élevés freinent nettement les dépenses : la progression de la consommation a été près de zéro durant les deux derniers trimestres et, malgré leur volatilité, les investissements des entreprises n’ont essentiellement pas progressé par rapport à il y a un an
- Au troisième trimestre, les exportations et l’ajustement des stocks « ont pesé » sur la croissance du PIB, tandis que les dépenses publiques et la construction résidentielle l’ont soutenue
- Les conditions du marché du travail continuent de s’assouplir : la croissance de l’emploi a été plus lente que celle de la population active, le nombre de postes vacants a encore diminué et le taux de chômage a un peu monté
- Dans l’ensemble, ces données et des indicateurs pour le quatrième trimestre donnent à penser que l’économie « n’est plus en situation de demande excédentaire »
Économie mondiale : rendement et perspectives
- L’économie mondiale continue de ralentir et l’inflation a encore baissé
- Aux États-Unis, la croissance a été plus forte que prévu, tirée par les robustes dépenses de consommation, mais elle va probablement s’affaiblir au cours des prochains mois à mesure que les hausses passées du taux directeur se répercuteront sur l’économie
- Dans la zone euro, on a observé une diminution de la croissance qui, conjuguée à une baisse des prix de l’énergie, a réduit les pressions inflationnistes
- Le baril de pétrole est environ 10 $ sous le niveau supposé dans le Rapport sur la politique monétaire d’octobre
- Les conditions financières se sont aussi assouplies, les taux d’intérêt à long terme affichant un recul qui vient en partie « compenser » les fortes augmentations enregistrées plus tôt cet automne Le dollar américain s’est déprécié face à la plupart des monnaies, y compris le dollar canadien
Résumé et perspectives
Étant donné que (ou, du point de vue de la Banque, parce que) plus de signes indiquent que la politique monétaire restreint les dépenses et allège les pressions sur les prix, la Banque a décidé de maintenir le taux directeur à 5 % et de continuer à normaliser le bilan de la Banque.
Elle demeure « préoccupée » par les risques entourant les perspectives d’inflation et reste prête à augmenter de nouveau le taux directeur si nécessaire. Le Conseil de direction veut voir l’inflation fondamentale continuer de baisser, et ce, de façon durable. Il surveille encore de près l’équilibre entre l’offre et la demande, les attentes d’inflation, la croissance des salaires et « les pratiques d’établissement des prix des entreprises ».
Encore une fois, la Banque a répété son mantra qu’elle « reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne ». Par conséquent, nous devrons attendre l’an prochain pour voir apparaître un quelconque signe d’allègement des taux.
À quoi nous attendre maintenant?
La prochaine annonce de la Banque concernant les taux d’intérêt est prévue le 24 janvier 2024 et elle sera suivie immédiatement de notre résumé.
D’ici là, n’hésitez pas à vous entretenir avec First National pour discuter d’options de financement qui vous permettront de faire face au cycle économique en cours et à ceux à venir.