Dans une annonce largement attendue, la Banque du Canada a publié aujourd’hui son Rapport sur la politique monétaire trimestriel, présentant une mise à jour des projections de croissance économique et d’inflation, et a pris sa cinquième décision de l’année en matière de taux d’intérêt.
L’annonce concernant les taux d'intérêt s’est avérée non-événement : la Banque du Canada a laissé son taux cible du financement à un jour inchangé à 0,25 %. Par conséquent, le taux d’escompte demeure à 0,50 %.
Cependant, au-delà de ces chiffres, la Banque a fait plusieurs observations importantes et a indiqué qu’elle modifiait son activité d’achats d’obligations. Nous résumons ci-dessous les déclarations de la BdC :
Conjoncture économique au Canada
- La Banque s’attend maintenant à une croissance du PIB de 6 % en 2021 – un rythme un peu plus lent que prévu en avril –, mais elle a revu à la hausse sa projection pour 2022, qui atteint 4,5 %, et anticipe une croissance de 3,25 % en 2023.
- La hausse de la demande intérieure prévue en 2022 et 2023 devrait refléter les dépenses des ménages (la Banque s’attend à ce que les ménages dépensent 20 % de l’épargne supplémentaire qu’ils ont accumulée pendant la pandémie) ainsi que l’amélioration de la confiance des entreprises et des investissements.
- La consommation devrait être le moteur de la reprise, avec des augmentations des dépenses dans les transports, les loisirs, la restauration et l’hébergement.
- La reprise économique devrait s’étendre et devenir plus induite sur la période de projection de la Banque.
- La Banque prévoit par contre un « léger recul » de l’activité sur les marchés du logement « par rapport aux sommets historiques atteints ».
- La demande internationale plus forte devrait soutenir « une solide reprise des exportations ».
- Le rythme de la reprise variera d’un secteur et d’une personne à l’autre, et l’embauche des travailleurs qualifiés pour occuper les emplois disponibles pourrait prendre un certain temps.
Inflation
- En mai, l’inflation mesurée par l’IPC était de 3,6 %, alimentée par des « facteurs temporaires », dont les effets de glissement annuel, les prix plus élevés de l’essence ainsi que les « goulots d’étranglement liés à la pandémie » observés durant la réouverture des économies.
- Les mesures de l’inflation fondamentale ont aussi augmenté, mais moins que l’IPC.
- L’inflation restera probablement au-dessus de 3 % tout au long de la seconde moitié de l’année et revenir vers 2 % en 2022, à mesure que les déséquilibres à court terme diminuent et que l’importante marge globale de capacités excédentaires dans l’économie tire l’inflation vers le bas.
Conjoncture mondiale
- La croissance du PIB mondial devrait atteindre 7 % cette année et ensuite se modérer pour avoisiner 4,5 % en 2022 et s’établir à un peu plus de 3 % en 2023. Cette prévision est légèrement plus élevée que celle présentée dans le Rapport sur la politique monétaire publié en avril 2021 par la Banque et reflète essentiellement les perspectives plus favorables de l’économie américaine.
- L’économie mondiale se remet fermement de la pandémie de COVID-19 et la vaccination continue de progresser, en particulier dans les économies avancées. Cependant, la Banque souligne que la relance reste « très inégale » et que la récente propagation de nouveaux variants devient « plus préoccupante ».
Assouplissement quantitatif : diminution progressive des achats d’obligations
La Banque a réitéré qu’elle poursuivrait son programme d’assouplissement quantitatif afin de garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, mais qu’elle réduirait son programme hebdomadaire d’achats d’obligations à 2 milliards de dollars [par semaine], contre 3 milliards auparavant. Selon elle, cet ajustement « reflète les progrès qui continuent d’être réalisés sur la voie de la reprise et la confiance accrue de la Banque dans la vigueur des perspectives de l’économie canadienne. »
La Banque a expliqué que les décisions au sujet de tout ajustement du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Cependant, elle s’est engagée à continuer de procurer « le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »
Allant de l’avant
Le Conseil de direction de la Banque juge qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne. Par conséquent, elle reste engagée à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % « soit atteinte de manière durable ».
Un bon moment pour emprunter
Avec un taux de référence inchangé et une reprise économique qui devrait s’accélérer, les conditions restent favorables à tous les types de financement immobilier. Pour les emprunteurs, une considération essentielle est de savoir pendant combien de temps encore les taux d’intérêt vont demeurer faibles. Personne, pas même le gouverneur de la Banque du Canada, ne le sait avec certitude. Il est donc utile d’agir avec une stratégie à long terme en tête.
La prochaine déclaration politique de la BdC est prévue le 8 septembre 2021. Restez à l’affût du prochain résumé de First National.