Le 31 mars 2018, First National a entamé une année de célébrations marquant son 30e anniversaire. Pour commémorer cet important jalon dans notre histoire, nous avons demandé à des membres clés de la direction de se prononcer sur la longue histoire de service, d’innovation et de rendement de la société. Dans le cadre de cette entrevue, Moray Tawse, premier vice-président et cofondateur de First National, nous partage ses réflexions.
Cela fait 30 ans depuis que vous et Stephen Smith avez fondé First National. Quelle est la plus importante leçon que vous avez apprise de votre expérience à bâtir une entreprise florissante?
En toute honnêteté, nous apprenons d’importantes leçons chaque jour, mais, globalement, je dirais que les ressources humaines représentent l’ingrédient le plus crucial. Nous sommes une petite entreprise ayant grandi pour devenir une grande entreprise et c’est grâce à nos employés si c’est arrivé.
Quelle note donneriez-vous aux employés de First National?
Je suis d’avis que l’équipe que nous avons en place ici aujourd’hui est la meilleure équipe de services financiers au pays. En réalité, nous avons bâti une entreprise ayant résisté à l’usure du temps parce que nous avons pu compter sur d’excellentes ressources humaines dès le jour un et avons réussi à développer le noyau central au fil du temps. En grande partie, nos employés restent avec nous, se développent avec nous et acceptent les nouveaux défis que nous leur proposons. Et c’est ainsi depuis trois décennies. Donc, s’il y a une leçon à tirer de tout cela, c’est l’importance de vous entourer de personnes talentueuses qui pensent comme vous et qui, comme vous, veulent grandir et réussir.
Certaines personnes compareraient la probabilité de connaître un succès commercial de l’ampleur de celui de First National à celle de capter la foudre dans une bouteille.
C’est une façon de voir les choses. Nous affirmons d’emblée que nous avons la chance de nous trouver au bon endroit au bon moment. Cependant, nous avons beaucoup travaillé pour connaître le succès que nous connaissons.
Comment Stephen et vous vous y êtes pris pour développer l’équipe à vos débuts?
Nous avions travaillé avec la plupart de nos employés fondateurs au sein d’autres entreprises. Donc, nous les connaissions, nous connaissions leurs capacités et ils nous connaissaient. Cela a créé une cohésion instantanée et a constitué un solide tremplin pour l’entreprise. Avouons-le… Quand vous embauchez vos premiers employés, ils doivent bien faire, car ce sont eux qui embaucheront votre groupe d’employés suivant et ainsi de suite.
À quoi ressemblait le travail avec First National à ses débuts?
C’était une famille. Pendant les 10 ou 15 premières années, tout le monde se connaissait et l’organisation était très horizontale. On n’y avait pas de patrons ou de subalternes. Tout le monde était sur un pied d’égalité et nous poursuivions tous les mêmes objectifs. Nous avions la liberté de développer l’entreprise et nos relations d’affaires et nous partagions nos réussites mutuelles. Beaucoup de dîners, beaucoup de fonctions commerciales après les heures de travail. En rétrospective, ce sont mes souvenirs les plus chers des 30 dernières années.
Pensez-vous que ça peut se perpétuer pendant les 30 prochaines années?
C’est plus difficile quand la famille compte 930 membres, mais je dirais que ce sera à la nouvelle génération de gestionnaires de veiller à entretenir le même type de relations avec leurs employés. Leur travail sera de continuer de faire de First National un des meilleurs lieux de travail.
Comment votre main-d’œuvre a-t-elle évolué au cours des 30 dernières années?
L’attitude des milléniaux a eu un effet transformateur sur nous. C’est une attitude différente. Nous formons la vieille génération et devons apprendre à nous adapter à leur façon de penser. Nous ne réussirons pas à les adapter à notre façon de penser. Nous devons plutôt apprendre d’eux, car ils représentent l’avenir.
Comment décririez-vous l’équipe en place aujourd’hui?
Futée et beaucoup plus instruite, ce qui est un reflet des améliorations apportées au système d’éducation. Aussi, nos employés réclament des changements rapides, car ils perçoivent des changements rapides partout autour d’eux et s’y attendent. Pour répondre à cette attente au sein d’une grande organisation comme la nôtre, nous devons continuellement dénicher de nouvelles occasions et possibilités pour maintenir l’engagement de nos employés.
Comment compareriez-vous la culture d’aujourd’hui à celle d’antan?
Nous nous sommes toujours efforcés de bâtir une culture reposant sur le travail d’équipe et de reconnaître le travail bien fait de même que le rendement exceptionnel. Fondamentalement, je ne pense pas que la philosophie a changé. Ici les gens travaillent ensemble, on s’attend à ce qu’ils travaillent bien, ce qu’ils font, et nous les récompensons lorsqu’ils vont au-delà de ce qui est attendu d’eux.
Quelle est votre philosophie directrice comme employeur?
Je souhaite que les employés qui se démarquent réellement sachent qu’il y a un avenir ici pour eux. Je ne suis pas de ces gens qui donnent une tape dans le dos à quelqu’un qui se présente au travail à l’heure ou encore un trophée pour récompenser la participation. Lorsque je reconnais le rendement d’une personne, c’est qu’elle le mérite. Par conséquent, la reconnaissance est véritable lorsqu’elle est offerte.
Et votre philosophie comme chef d’entreprise?
La réputation compte pour tout. Ne faites rien qui mettra en péril la réputation de l’entreprise, laquelle a pris 30 ans à bâtir.
Qu’aimeriez-vous dire aux employés à propos de l’avenir de First National?
Notre entreprise est à un point d’inflexion, car il devient plus difficile de faire croître une entité qui administre 100 milliards de dollars en prêts qu’une entité qui n’en administre que 5 milliards ou 25 milliards. Donc, nous devons trouver de nouvelles idées pour assurer notre croissance. À mes yeux, c’est enthousiasmant. C’est synonyme de possibilités et de défis et c’est indicateur de notre ouverture à de nouvelles idées et perspectives.
First National semble avoir eu du succès à trouver de nouvelles idées au fil des années.
Merci. Oui, c’est le cas, nous avons eu du succès. Nous avons commencé par faire notre entrée dans le marché des prêts hypothécaires résidentiels et sommes devenus le meilleur prêteur non bancaire. Ensuite, nous avons fait notre entrée dans le marché commercial et sommes devenus le plus important prêteur commercial au Canada. Nous avons plus tard dominé le marché des prêts assurés par la SCHL pour financer l’achat d’immeubles d’appartements. Nous avons lancé une division de souscription de prêts initiés par des tiers et sommes entrés en partenariat avec une grande banque canadienne. La question est maintenant à savoir quelle sera la prochaine étape. Quel est le prochain bond que nous pouvons faire? Comme j’ai dit, c’est un défi, mais c’est un défi stimulant et nous y pensons continuellement.
L’entreprise serait-elle prête à faire son entrée dans de nouveaux marchés?
Nous sommes un prêteur. C’est notre compétence fondamentale, alors nous ne nous transformerons pas soudainement en société de logiciels. Cependant, nous comptons de très nombreux clients et devons donc nous poser la question à savoir ce que nous pouvons faire de plus pour eux.
Quel est le moment dont vous êtes le plus fier au cours des 30 dernières années de First National?
Notre inscription à la Bourse de Toronto en 2006. C’est ce qui a lancé le message à nos clients et à nos partenaires que First National était devenue une grande société. La perception d’ensemble de la société a changé par la suite.
Pouvez-vous préciser votre pensée?
Nous avons gagné en légitimité. Avant notre inscription en bourse, la perception était que l’entreprise se limitait à Stephen et Moray. Réussirions-nous vraiment à débloquer 30 millions de dollars pour financer le prêt d’un client? Après que nous avions fait un appel public à l’épargne et ouvert nos livres, les emprunteurs et les investisseurs ont reconnu que notre entreprise avait de l’envergure, qu’elle n’était pas juste l’affaire de deux types.
Être une société publique impose également des pressions.
C’est sûr et je suis heureux que nous ayons pu afficher un rendement constant. Nous ne décevons jamais nos actionnaires. Je suis fier du fait que nos premiers actionnaires ont fait beaucoup d’argent grâce à First National et je suis reconnaissant à l’égard des courtiers en valeurs mobilières nous ayant permis de faire notre entrée en bourse.
Qu’est-ce qui a le plus changé dans l’industrie hypothécaire au cours des trois dernières décennies?
Le volume d’affaires et la technologie qui le rend possible. C’est le jour et la nuit… Sans les technologies et systèmes modernes, nous ne pourrions jamais traiter le volume que nous traitons aujourd’hui.
Quel est le seul aspect qui n’a pas changé depuis les débuts de l’entreprise?
Fondamentalement, un prêt hypothécaire demeure un prêt hypothécaire. Aussi, pour moi, l’importance de maintenir des relations d’affaires fondées sur la confiance n’a pas changé.
Des relations avec qui?
Avec des courtiers hypothécaires, des emprunteurs résidentiels et commerciaux ainsi que des investisseurs. First National est fondée sur ces relations et nous ne pourrions pas fonctionner sans elles, pas plus aujourd’hui qu’à nos débuts. Jamais nous n’accepterions de prendre un risque avec une relation au détriment de notre réputation.
En matière de prêts hypothécaires commerciaux, pourquoi et quand avez-vous choisi de faire votre entrée dans ce segment du marché?
Nous sommes un prêteur commercial pas mal depuis le jour 1. C’est un marché concurrentiel, mais il a du volume et de l’envergure. À nos débuts, je gérais le côté résidentiel et Stephen s’occupait des prêts commerciaux. Scott McKenzie s’est joint à nous et a pris à sa charge le volet résidentiel, ce qui m’a permis de me joindre à Stephen du côté commercial.
Comment les prêts hypothécaires commerciaux et l’approche de First National à ces prêts ont-ils évolué au cours des décennies?
Nous avons toujours tenté d’atteindre l’excellence en fournissant de meilleurs services que nos concurrents. Donc, ce principe est demeuré inchangé. Cependant, sous la direction de Jeremy [Wedgbury], nous avons transposé notre philosophie du service à un tout autre niveau. Contrairement au prêteur type, nous avons décidé d’offrir des conseils et des références qui aideraient nos clients à développer leur entreprise. Nous n’étions pas pour nous asseoir sur nos lauriers et attendre que les emprunteurs viennent à nous. Nous voulions prendre les devants et leur présenter des idées et des façons de développer leurs connaissances et d’accroître leur succès. Tout cela a commencé il y a environ cinq ans et ce fut très bien reçu.
On dirait que votre proposition de valeur a évolué au fil des ans.
Nous avons toujours voulu nous maintenir à la fine pointe en matière de connaissance du marché. Cependant, c’est comment nous utilisons cette connaissance à l’avantage des clients qui a évolué. Pour mettre cela en contexte, le marché commercial n’a pas vraiment enregistré de croissance au cours des trois dernières années. Par conséquent, la formidable croissance que First National a réussi à enregistrer s’explique par les parts de marché que nous avons réussi à soutirer de nos concurrents. Nous avons réussi cet exploit en rehaussant notre proposition de valeur et en étant les meilleurs dans le marché.
Aujourd’hui, pourquoi un emprunteur commercial devrait-il choisir de faire affaire avec First National?
En raison de l’importance que nous accordons à ses besoins, de notre connaissance poussée du marché et de notre capacité de proposer un large éventail de produits. Notre offre ne se limite pas aux prêts assurés par la SCHL. Si vous avez besoin d’un prêt conventionnel, nous pouvons vous l’obtenir. Si vous avez besoin d’une hypothèque de second rang, nous pouvons vous l’obtenir. Si vous avez besoin d’un prêt mezzanine, nous pouvons vous l’obtenir. Nous évaluons la situation de chaque client individuellement pour ensuite lui présenter la stratégie de valeur qui conviendra à sa situation.
Qu’aimeriez-vous partager aux emprunteurs commerciaux concernant l’avenir de First National?
Les gens sont toujours surpris lorsqu’ils apprennent que First National est le plus important prêteur hypothécaire commercial au Canada. Et, s’ils traitent avec d’autres établissements, ils sont toujours surpris de combien plus facile il est de faire affaire avec nous. Une fois que nous avons eu la possibilité de financer leur première transaction, les emprunteurs nous reviennent toujours pour financer leurs transactions ultérieures, car le processus est rapide, simple et satisfaisant.
Aucune discussion sur les 30 dernières années ne serait complète sans aborder la question des relations entretenues avec les partenaires financiers. Comment ces relations ont-elles évolué?
À nos débuts, c’est un mandat de courtier qui nous liait aux autres établissements. Nous leur présentions des montages et c’étaient eux qui décidaient s’ils les financeraient ou pas. Aujourd’hui, nous avons en place un processus de souscription plus complet. Nous menons des recherches poussées et présentons des montages financiers personnalisés et complets à chaque établissement en fonction de notre connaissance poussée du marché et du modèle de crédit propre à chaque établissement. Donc, l’infrastructure que nous avons mise en place pour gérer leurs risques et leur assurer le niveau de qualité qu’ils cherchent a modifié la dynamique ainsi que la nature de nos relations. Nous comptons un noyau d’investisseurs qui dépendent vraiment de notre expertise et de nos services. À mon avis, personne ne nous arrive à la cheville.
Pourquoi choisissez-vous de prêter en partenariat plutôt que de le faire sur la base de votre propre bilan seulement?
La société a toujours eu pour philosophie de traiter de grands volumes et de réaliser des gains de chaque transaction sans prendre de risques liés au crédit. Cette philosophie nous a bien servis d’une perspective risque-rendement et elle sert bien à nos partenaires financiers.
Vous avez mentionné le terme philosophie. Quelle est la philosophie directrice de First National en ce qui concerne ses relations avec des partenaires financiers?
Faciliter le travail de tout de monde. Nos partenaires ont des besoins précis en matière de conformité réglementaire, d’investissement et d’administration. Nous comprenons que nous devons continuellement relever nos normes pour faire en sorte qu’il soit toujours plus facile et enrichissant pour eux de faire affaire avec First National.
Globalement, que signifie le 30e anniversaire pour vous?
Désolé de vous répondre cavalièrement, mais rien du tout. Notre société poursuit sur son élan de croissance, nous continuons de franchir des jalons et – bien franchement – je préfère penser à l’avenir qu’au passé. Ce qui me stimule est le chemin vers les 200 milliards de dollars en prêts hypothécaires administrés, pas le fait que nous avons franchi le cap des 100 milliards de dollars en 2017.
Qu’est-ce qui vous garde motivé?
La recherche de nouveaux clients. J’aime conclure des transactions et dénicher de nouvelles occasions à saisir. Aujourd’hui, je consacre la majorité de mon temps à nos opérations commerciales, là où First National travaille avec de grands développeurs, constructeurs et sociétés de placement immobilier – de gros joueurs quoi... C’est stimulant sur le plan intellectuel.