Bonjour tout le monde!
Ça faisait longtemps que je n’avais pas daigné publier un billet sous le pseudonyme Gars de la trésorerie, mais First National a tenu ses premières séances de discussion à Toronto et à Montréal cette semaine et je suppose que ça m’a mis d’humeur à écrire ce commentaire. Le fait qu’une douzaine de banques centrales dans le monde ont relevé leurs taux d’intérêt cette semaine m’a également donné une bonne excuse pour dépoussiérer mon vieux clavier. Je vais cependant faire court... Je ne veux pas m’étirer un muscle et je sens déjà l’odeur de toasts brûlés dans l’air... ce qui n’est sûrement pas bon signe.
Quoi qu’il en soit, si nous allons parler de banques centrales, nous devons commencer par la nôtre. La Banque du Canada n’a pas tenu de réunion cette semaine, mais le sous-gouverneur Paul Beaudry a pris la parole à l’Université de Waterloo et il a été très clair. Les taux continueront d’augmenter jusqu’à ce que l’inflation diminue. C’est un peu comme si la banque « jouait son va-tout ». Comme vous le savez, la dernière réunion de la Banque remonte au 7 septembre et, cette journée-là, le taux à un jour a été relevé de 75 points de base, le portant à 3,25 % (la hausse totalisant maintenant 3,00 % depuis février). La prochaine réunion de la BdC est prévue le 26 octobre, et le marché prévoit déjà une hausse de 50 points de base.
Au sud de notre frontière, la Fed s’est réunie mercredi. Le marché prévoyait une hausse de 75 points de base et c’est exactement à ce quoi il a eu droit... Aussi, la Fed a clairement laissé entendre que d’autres hausses sont à venir. La limite supérieure du taux de financement fédéral s’établit maintenant à 3,25 % (la hausse depuis le début de l’année se chiffre également à 3,00 % aux États-Unis). C’est le 2 novembre que la Fed se réunira de nouveau.
Taux d’intérêt et écarts de crédit :
La courbe est officiellement inversée. Les obligations du GdC à 2, 5, 10 et 30 ans rapportent actuellement 3,80 %, 3,35 %, 3,10 % et 3,00 % respectivement. Qu’est-ce que cela veut dire? Historiquement, une courbe de rendement inversée a été un indicateur d’une récession économique imminente... mais pas toujours. C’est néanmoins probable. Peut-être, Bien sûr, il y a toujours la possibilité d’un « atterrissage en douceur », où l’inflation se modère sans contraction économique durable. Croisons-nous les doigts.
Les écarts de crédit – un autre indicateur des perspectives du marché quant au risque et à la volatilité – restent élevés. Un des meilleurs indicateurs globaux des écarts de crédit est l’indice CDX de catégorie investissement, qui comporte 125 contrats d’échange sur risque de crédit équivalents liés à des entités de placement nord-américaines reconnues dans de multiples secteurs. L’indice s’élève actuellement à 98. Pour mettre cela en contexte, au cours des 52 dernières semaines, l’indice a atteint un sommet de 102 en juin et un creux de 49 en décembre (2021). En mars 2020, il avait culminé à 151. Pour plus de clarté, plus l’indice est élevé, pire c’est. Ici, au Canada, la dette bancaire prioritaire dite de « recapitalisation interne » se négocie autour de GdC+150, contre environ GdC+75 l’an dernier. Cela a une incidence sur le coût des fonds bancaires et nous observons que cela se répercute sur le marché des taux à la consommation... y compris les prêts hypothécaires résidentiels.
Voici quelques réflexions aléatoires :
Bien que j’adore l’automne, je suis triste de vous rappeler que c’était l’équinoxe d'automne d’hier... C’est donc le début de l’automne et de notre descente dans l’obscurité. L’hiver s’en vient. Mais ne vous laissez pas abattre pour autant. Cette semaine a également été marquée par la Journée internationale du parler pirate... C’est amusant et c’est un bon moyen d’ennuyer vos amis et collègues. C’est clair?
C’est tout pour l’instant, alors sortez, passez un bon week-end et tenez-vous loin du scorbut.
Le seul et unique gars de la trésorerie