Les taux d’intérêt poursuivent leur progression. Les obligations du GdC de 5 ans affichent actuellement un rendement supérieur à 4 %, ce qui représente une augmentation de près de 1 % depuis les trois derniers mois. Les obligations du GdC de 10 ans enregistrent également un rendement supérieur, pour s’établir à plus de 3,7 %, après la forte hausse de cette semaine.
Bien que les données récentes sur l’inflation au Canada et aux États-Unis aient été légèrement supérieures aux prévisions, les banquiers des banques centrales ont laissé entendre qu’ils souhaitaient conserver les taux à leur niveau actuel pendant un certain temps, ou peut-être même à les augmenter, afin que l’inflation s’établisse au niveau ciblé de 2 %. Le marché semble convaincu de leur volonté à agir dans ce sens, les signes de baisse ne se dessinant pas avant le début ou le milieu de l’année 2024.
Depuis que la Banque du Canada a relevé son taux directeur à 5 % le 12 juillet, les données ont été plus ou moins conformes aux attentes. Le marché s’attend actuellement à ce que la Banque du Canada maintienne son taux à sa prochaine annonce le 6 septembre, une augmentation étant prévue pour octobre. De nombreuses données supplémentaires seront disponibles pour éclairer cette décision vu la publication des principaux chiffres suivants : les données sur le chômage le 4 août, l’IPC le 15 août et le PIB le 1er septembre.
Aux États-Unis, le marché s’attend à ce que la Fed n’augmente plus son taux et le maintienne à 5,5 % jusqu’au début de l’année 2024.
Par ailleurs, il semble que l’émission d’obligations hypothécaires du Canada (OHC) du mois d’août sera entièrement composée de titres hypothécaires adossés à des blocs liés à l’abordabilité. Il s’agit d’une première et d’une grande réussite pour la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), dont les mesures d’encouragement ont eu pour effet direct d’accroître la construction de nouveaux logements abordables dans l’ensemble du pays. Cette décision intervient après que le gouvernement fédéral a récemment achevé son processus de consultation officielle sur la consolidation potentielle des OHC à l’intérieur du programme d’emprunt régulier du gouvernement du Canada. Nous en saurons plus sur ce projet cet automne. Il est important de noter qu’aucune modification au programme n’entrera en vigueur avant le 1er avril 2024.
Pour ce qui touche les changements qui seront apportés aux OHC, il faut savoir que la construction de logements locatifs, financée en grande partie par des prêts hypothécaires à l’habitation multifamiliale assurés par la SCHL, et, en fin de compte, par l’émission d’OHC, vient répondre à la crise de l’accessibilité au logement au Canada. Si la proposition avancée par la Mortgage-Backed Securities Issuer Association, un groupe sectoriel, et divers acteurs du marché était adoptée, elle viendrait s’appuyer sur le succès de la SCHL en élargissant les OHC. L’idée est assez simple : conserver le programme actuel des OHC qui s’appuie sur le marché, mais augmenter le montant total des émissions, le gouvernement n’achetant que le montant supplémentaire. Le gouvernement gagnerait des frais d’achat supplémentaires et des revenus d’intérêts nets (écart des OHC par rapport aux obligations du GdC) qui pourraient être consacrés au financement de logements abordables. En outre, la SCHL pourrait restreindre les émissions supplémentaires à des blocs liés aux logements multifamiliaux de 10 ans, ce qui favoriserait la construction d’immeubles locatifs supplémentaires. Par exemple, une augmentation de 50 % des émissions d’OHC se traduirait par des recettes d’environ 900 millions de dollars pour le gouvernement, et permettrait d’injecter 20 milliards de dollars dans la construction de nouveaux immeubles locatifs.
Le maintien de la structure existante et des émissions actuelles contribuerait également à garantir la stabilité du marché du financement, essentielle à la création d’une nouvelle offre de logements, tout en conservant les avantages plus larges qu’apporte un bassin diversifié d’investisseurs.
Ce scénario risque-t-il de se produire? Malheureusement, c’est peu probable. Mais, compte tenu de la pression croissante exercée sur le gouvernement pour améliorer l’accessibilité au logement, je pense qu’il y a une lueur d’espoir et que celui-ci pourrait envisager cette avenue comme une occasion d’augmenter de façon importante l’offre de logements en s’écartant légèrement du plan de consolidation initial pour mettre en œuvre un changement facile à adopter qui s’appuie sur un programme établi qui a fait ses preuves.
Votre conseiller First National est prêt à vous aider et à évaluer les options qui s’offrent à vous.