Les plus récents indicateurs de la Société canadienne d’hypothèques et de logement suggèrent que le marché canadien du logement s’est stabilisé, mais qu’il existe des poches de préoccupation. L’organisme a maintenu sa cote globale de vulnérabilité du marché à un niveau modéré pour un quatrième trimestre consécutif. Au Canada, les courtiers immobiliers continuent de tirer parti de l’optimisme suscité par une flambée au cours de la deuxième moitié de 2019.
Préoccupation clé : la surévaluation
Le facteur clé pour la SCHL est un risque persistant, bien que modéré, de surévaluation. Dans sa plus récente évaluation du marché de l’habitation, la SCHL soutient que les fondamentaux économiques comme la croissance démographique et la baisse des taux hypothécaires continuent à soutenir une hausse des prix.. Toutefois, elle indique que les augmentations ajustées pour l’inflation dans le marché sont plus élevées que ne le justifient les facteurs fondamentaux.
La loi de l’offre et de la demande
Le léger déséquilibre entre les facteurs fondamentaux et le marché réel semble être le résultat simple de la loi de l’offre et de la demande. Étant donné de légères baisses des taux d’intérêt, le nouveau programme d’Incitatif à l’achat d’une première propriété et l’adaptation des consommateurs aux simulations de crise du gouvernement, la demande reste forte. Cependant, l’Association canadienne de l’immobilier (l’ACI) affirme que le ratio entre les ventes nationales et les nouvelles inscriptions demeure au beau fixe.
L’ACI indique que le stock de logements à la revente est resté fixe à 4,2 mois au cours des trois derniers mois. C’est le niveau le plus bas depuis environ 13 ans, et un plein mois en dessous de la moyenne à long terme de 5,2 mois.
La SCHL indique que les preuves d’une accélération des prix restent faibles, mais la baisse des stocks semble soutenir la prédiction de l’ACI selon laquelle un manque d’offre de logements fera probablement pencher le marché en faveur des vendeurs et monter les prix. La « saison immobilière » de ce printemps pourrait donner le ton pour le reste de l’année.
Préoccupations persistantes
La SCHL continue de pointer du doigt la surévaluation, l’accélération des prix et la surchauffe comme des préoccupations persistantes à Vancouver, Hamilton, Toronto et Montréal. Cependant, ses préoccupations ne sont pas assez importantes pour justifier une augmentation des niveaux de risque dans ces marchés. Tous ces marchés sont considérés comme ayant une vulnérabilité modérée, à l'exception de Montréal, où elle reste faible. À l’heure actuelle, le seul marché classé comme étant très vulnérable est celui de Victoria, où l’accélération des prix et la surévaluation sont des préoccupations constantes.
Solide croissance des prix
Les courtiers immobiliers du Canada s’attendent à une solide croissance des prix en 2020. L’ACI prévoit une augmentation moyenne nationale de 6,2 %, ce qui ne correspond pas aux gains stratosphériques observés ces dernières années, mais reste bien supérieur au taux d’inflation.
L’association prévoit que le prix moyen national d’une maison atteindra 531 000 $ en 2020. Comme toujours, ce chiffre est fortement influencé par la grande région du Golden Horseshoe, en Ontario, et par le Grand Vancouver. En excluant ces deux régions du calcul, vous pouvez vous attendre à voir la moyenne nationale baisser d’environ 100 000 $.
Une nouvelle variable
Tous ces chiffres ont été compilés avant l’annonce, à la mi-février, des modifications apportées à la simulation de crise applicable aux prêts hypothécaires assurés. Ces modifications, qui se traduiront par un assouplissement du taux de référence, prendront effet en avril.
Il reste à voir quelles seront les conséquences de ces modifications sur le marché, mais, là encore, la saison immobilière du printemps pourrait être indicateur du reste de l’année.