Selon les statistiques, le prix national moyen d’une maison est en baisse au Canada. Malgré cela, l’abordabilité du logement demeure tout un défi pour les acheteurs, surtout dans les plus grands marchés du pays.
L’abordabilité demeurera une difficulté
Selon le plus récent rapport d’une des grandes banques, les prix seront à la hausse cette année dans toutes les six principales régions métropolitaines du Canada. Ces hausses – qui s’ajouteront à des prix déjà gonflés et à des taux d’intérêt plus élevés – devraient faire en sorte que le coût de possession dépasse une croissance nulle des salaires (jusqu’à tout récemment).
S’éloigner pour acheter
Ces pressions à la hausse sur les coûts suggèrent que la tendance de « s’éloigner pour acheter » se poursuivra probablement – ou gagnera même en ampleur – surtout dans les régions entourant Vancouver, Toronto, Montréal et Ottawa. Toutefois, l’idée de quitter la ville pour économiser à l’achat d’une propriété n’est pas sans ses inconvénients.
Quitter la ville nécessite presque systématique de plus longs déplacements par la suite pour le travail, l’école ou d’autres activités. À la fin de l’an dernier, la Société canadienne d’hypothèques et de logement a publié un rapport examinant le compromis entre les coûts liés à l’emplacement et les coûts de déplacement.
Malheureusement, l’étude s’est limité à la région du Grand Toronto, qui représente probablement le marché extrême au pays. Cependant, la méthodologie peut être appliquée à n’importe quelle région métropolitaine et les conclusions risquent d’être proportionnelles, les coûts et les compromis étant proportionnels à la situation relative aux déplacements dans tout marché local.
Les déplacements peuvent annuler les économies
Ce que conclut le rapport de la SCHL est que, souvent, le coût associé à de plus longs déplacements peut annuler complètement les économies réalisées en déménageant dans des municipalités plus abordables. Sans surprise, le rapport conclut que les coûts de déplacement augmentent à mesure que la distance d’un centre urbain augmente. Cette relation négative est bien connue et a été officialisée pour une première fois par un économiste allemand au 19e siècle. Dans plusieurs cas, l’étude de la SCHL a trouvé que, lorsque les coûts de possession inférieurs d’une maison suburbaine pou exurbaine étaient combinés aux coûts de déplacement, le coût total était égal ou même supérieur au coût d’acheter en pleine ville.
Votre temps a une valeur
À un niveau quelque peu plus abstrait, il faut aussi tenir compte de la valeur qu’une personne accorde à son temps. Dans une étude distincte réalisée à partir des données du recensement de 2016, Statistique Canada a trouvé que les déplacements d’une durée d’une heure ou plus (dans une direction) sont de plus en plus monnaie courante.
Près de 60 % de ces prétendus « longs trajets » sont parcourus en automobile et prennent 74 minutes en moyenne. C’est l’équivalent de plus de 12 heures qui s’ajoutent à la semaine de travail. Au taux de 27,36 $ l’heure, soit le taux horaire moyen au Canada, c’est donc l’équivalent de 330 $ par semaine en temps improductif non rémunéré.
Par ailleurs, plusieurs études ont été publiées sur les effets négatifs du navettage sur la santé et le bien-être.
Il y a de bonnes raisons de quitter la ville
Bien entendu, il existe des raisons autres que le prix de vouloir quitter la ville : un environnement plus paisible, plus d’espace, une maison plus spacieuse, un plus grand terrain. Ces considérations et désirs sont véritables et légitimes. Cependant, si l’objectif est simplement de s’acheter une maison au plus bas prix possible, les acheteurs ont peut-être intérêt à rester en ville et à envisager des options comme une mise de fonds moins élevée ou une période d’amortissement plus longue.