Les fêtes de fin d’année sont derrière nous et la nouvelle année est entamée. Quelles sont donc les perspectives pour le marché du logement et le marché des hypothèques pour 2018? Ces deux marchés seront probablement dominés par quelques faits marquants.
Le début de 2018 sera probablement incertain en raison de l’entrée en vigueur de la nouvelle simulation de crise plus contraignante imposée par l’organisme fédéral responsable de la réglementation du secteur bancaire aux emprunteurs hypothécaires. Même les emprunteurs pouvant verser une mise de fonds de 20 % ou plus du prix d’achat – c’est-à-dire la majorité des acheteurs au Canada – devront faire la démonstration qu’ils seront capables d’effectuer leurs paiements une fois que les taux d’intérêt auront augmenté. Voici quelques prédictions que nous pouvons avancer à la lumière de cette nouvelle réalité.
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) prévoit une baisse assez marquée des ventes. En effet, l’ACI prédit une baisse des ventes de l’ordre de 5,3 % (-27 000 unités) ainsi qu’une chute de 1,4 % du prix national moyen des maisons. De plus, l’ACI s’attend à ce que le marché du Grand Toronto soit le plus durement touché et à ce que les chiffres soient en baisse à l’échelle du pays. Ce faisant, les perspectives de l’association sont plutôt opposées à celles de quelques-uns des principaux courtiers immobiliers au pays. Royal LePage et Re/Max s’attendent plutôt à des hausses de prix de l’ordre de 4,9 % et de 2,5 % respectivement. Cependant, les deux s’attendent à ce que la nouvelle simulation de crise ait un certain effet de douche froide sur le marché. Aussi, plusieurs des plus éminents économistes au pays s’attendent à un maintien de la croissance des prix et des ventes tout au long de 2018. Cependant, la croissance sera plus modérée en 2018 qu’en 2017.
D’autres modifications apportées par le Bureau du surintendant des institutions financières sont généralement perçues comme favorables aux courtiers hypothécaires et aux prêteurs autres que les grandes banques. Certains des avantages consentis aux grandes institutions financières fédérales par des modifications réglementaires antérieures sont maintenant à la portée de prêteurs sous réglementation provinciale comme les caisses populaires et les institutions spécialisées comme First National.
Ces modifications permettent aux courtiers de présenter un plus grand nombre d’options à leurs clients. De plus, la complexité accrue du marché hypothécaire fait en sorte que les services d’un courtier puissent s’avérer plus utiles que jamais auparavant.
En résumé, des observateurs du marché semblent juger que les effets psychologiques des modifications apportées par le BSIF dureront plus longtemps que les impacts techniques, mais que les deux finiront par s’estomper.
L’année 2018 s’avérera intéressante pour les observateurs des taux d’intérêt. C’est un secret de polichinelle que la Banque du Canada (tout comme le Réserve fédérale américaine) souhaite voir les taux augmenter. Les plus récentes données canadiennes sur l’emploi soutiennent certainement cette volonté de la BdC et, à l’heure actuelle, les investisseurs établissent la probabilité d’une hausse de taux en janvier à plus de 50 %. Certains économistes prédisent deux ou même trois hausses de taux en 2018. Cependant, la Banque demeure prudente et attend de connaître l’issue de la renégociation de l’ALENA tout en pesant l’incidence d’un niveau d’endettement des ménages sans précédent et en surveillant de possibles améliorations au chapitre de l’emploi des jeunes.