Le marché des appartements en copropriété récolte couramment des accolades pour son intensification facilitant la planification et son abordabilité favorable aux acheteurs. Depuis environ dix ans, ces avantages ont permis aux promoteurs et à d’autres joueurs actifs dans le marché du logement d’éluder une faille fondamentale : les unités en copropriété deviennent de plus en plus petites et coûtent de plus en plus cher. Ce faisant, elles répondent de moins en moins aux besoins des familles. C’est le contraire de ce que ça devrait être.
Au cours de la prochaine décennie, deux cohortes démographiques clés se tourneront vers le marché des copropriétés à la recherche de logements plus grands qui sont adaptés aux besoins des familles. Le City Building Institute de l’Université Ryerson ainsi que la firme de consultants en immobilier Urbanation ont produit un rapport sur le marché des appartements en copropriété de Toronto qui démontre que ce marché ne construit pas les unités qui seront en demande.
Les milléniaux – aujourd’hui âgés de 25 à 34 ans – qui font vivre l’actuel marché de la copropriété prennent de l’âge. D’ici dix ans, ils formeront la part du lion des 207 000 personnes de plus âgées de 35 à 44 ans qui s’installeront dans la région du Grand Toronto. C’est la principale cohorte en âge d’acheter une maison. En effet, l’âge moyen d’un premier acheteur est de 36 ans.
Étant donné que le « rêve » d’une maison unifamiliale détachée est simplement hors de la portée financière de la plupart des milléniaux, les premiers acheteurs sont susceptibles de vouloir acheter des appartements en copropriété comptant deux ou trois chambres à coucher et dont les caractéristiques et les dimensions sont adéquates pour y élever une famille. Cela signifie donc qu’ils exigeront des unités qui sont plus spacieuses et qui ne sont pas situées au 20e étage en plein centre-ville.
Le rapport produit par l’Université Ryerson et Urbanation précise que 105 000 nouvelles unités en copropriété seront construites dans le Grand Toronto au cours des cinq prochaines années. De ce nombre, seulement 41 % compteront au moins deux chambres à coucher. Cependant, ces unités n’offriront pas nécessairement assez de pieds carrés pour répondre aux besoins des familles.
En plus de devoir composer avec la rareté d’unités plus spacieuses, les milléniaux seront confrontés à la concurrence livrée par une cohorte de près de 500 000 baby-boomers qui franchiront le cap des 65 ans au cours de la prochaine décennie. Plusieurs baby-boomers chercheront alors à acheter plus petit et auront dans leur mire les mêmes logements que convoiteront les milléniaux ayant de jeunes familles.