L’année 2019 s’annonce morose aux yeux des consommateurs canadiens. Divers sondages récents révèlent que les Canadiens ressentent des tensions financières malgré, nous dit-on, une économie plutôt solide.
Sombres perspectives
Un sondage Ipsos réalisé en décembre 2018 montre que les Canadiens sont plus pessimistes au sujet de leur propre argent qu’ils ne l’ont été au cours des trois dernières années. Bien que 71 % des personnes interrogées affirment qu’elles se sentent « bien » en ce qui a trait à leurs finances personnelles des 12 prochains mois, il s’agit d’une baisse par rapport aux 80 % des répondants du sondage précédent et aux 75 % de l’année d’avant.
En ce qui a trait à l’économie canadienne dans son ensemble, 59 % des répondants affirment être « optimistes » par rapport à l’avenir. Il s’agit d’une baisse par rapport au 65 % de l’an dernier, mais d’une hausse par rapport au 58 % d’il y a deux ans.
Lorsqu’on leur demande leurs impressions sur 2018, 60 % des répondants disent que leur situation financière personnelle était « bonne », ce qui est une baisse de 4 % par rapport à l’année précédente. Quant à l’ensemble de l’économie canadienne, 53 % des répondants disent que 2018 a été une « bonne » année, soit 2 % de moins que pour 2017.
Dépenses préoccupantes
Au moins une partie de ce malaise semble reposer sur le fait que les répondants s’attendent à payer plus cher pour la plupart des choses en 2019. Fait révélateur, 30 % disent qu’ils paieront davantage pour la nourriture. C’est deux fois plus que l’an dernier. Par ailleurs, 26 % prévoient que le coût de leur logement sera plus élevé, comparativement à 18 % l’an dernier.
À l’inverse, le nombre de répondants qui s’attendent à dépenser moins pour les divertissements/loisirs et les vacances est en hausse de 7 % et 8 %, respectivement.
Découvertes des conseillers en crédit
Au début de janvier, le Conseil des normes de planification financière et Credit Canada ont commandé un sondage qui demandait aux Canadiens ce qu’ils prévoyaient pour 2019. Il en est ressorti que 42 % des répondants s’attendent à ce que l’économie soit pire cette année que l’an dernier. Ce nombre grimpe à près de la moitié (47 %) parmi les personnes de 55 ans et plus.
Les deux tiers s’inquiètent de la situation dans son ensemble
Sur la question plus large portant sur « ce qui les inquiète le plus » lorsqu’ils songent à 2019, 67 % des personnes interrogées déclarent avoir des inquiétudes lorsqu’il s’agit de « prévoir les perspectives pour l’année ». Ce pourcentage passe à 76 % auprès des moins de 55 ans et grimpe à 79 % auprès des répondants ayant des enfants de moins de 18 ans.
Principales préoccupations
L’endettement est un facteur important dans ces préoccupations globales. Plus du tiers (34 %) des répondants disent craindre que l’augmentation du coût de la vie ne les endette davantage. Près du quart des répondants s’inquiètent de leur endettement croissant et un nombre similaire craint de ne pas pouvoir maintenir ses versements mensuels. Quatorze pour cent s’inquiètent de ne pas pouvoir suivre le rythme de l’augmentation du taux d’intérêt de leur prêt hypothécaire. Les pertes d’emplois exercent également des pressions sur les répondants.
Il est toutefois encourageant de constater que seulement 5 % se disent préoccupés par la faillite.
Faillite : une préoccupation croissante
Les chiffres de la fin de 2018 montrent un bond des faillites au Canada. En novembre, ce nombre a dépassé 11 000, soit une augmentation de 5,1 % d’une année à l’autre. Combiné aux données d’octobre, le nombre de dossiers de faillite a atteint près de 23 000; c’est le nombre le plus élevé pour ces deux mois depuis 2011. La grande majorité de ces dossiers sont des propositions de consommateurs, mais certains observateurs du marché y voient un avertissement selon lequel les faillites vont augmenter.
Toujours pas prêts
Toujours dans un même ordre d’idées pessimistes, un sondage mené pour le compte d’une entreprise de réhabilitation de crédit en Colombie-Britannique indique que près de la moitié des Canadiens ne sont pas prêts à faire face à une urgence financière.
Le sondage en ligne de Léger indique que 49 % des Canadiens n’ont pas d’économies en cas d’urgence. Il indique également que les plans d’urgence sont faibles, voire inexistants. Trente-cinq pour cent des répondants disent qu’ils utiliseraient une carte de crédit pour parer aux imprévus. Ce pourcentage grimpe jusqu’à 43 % auprès de ceux qui disent « vivre d’un chèque de paie à l’autre ». Le sondage indique également que 53 % des Canadiens déclarent faire partie de cette catégorie.