Financière First National SEC

Note sur les Marchés : L’énigme du logement au Canada – avril 2023

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Partout au pays, politiciens et défenseurs du droit au logement qualifient de crise la situation qui sévit actuellement au Canada. Ils affirment que les logements adéquats et abordables – à vendre ou à louer – ont pratiquement disparu du paysage. De plus, ils soulignent que la situation ne fera qu’empirer à mesure que le gouvernement fédéral poursuivra ses efforts visant à accueillir davantage d’immigrants dans le but d’accroître la main-d’œuvre canadienne.

La C.-B. annonce un plan d’action

La province de la Colombie-Britannique, qui abrite un des marchés immobiliers les plus dynamiques du Canada, est la dernière à avoir mis en place un vaste programme visant à atténuer la pénurie de logements. Elle fait de la main-d’œuvre un élément clé de son plan d’action intitulé Homes for People.

[traduction] « Les entreprises ont du mal à attirer des travailleurs qui n’ont pas les moyens de vivre dans les communautés où se trouvent les emplois, a déclaré le premier ministre David Eby.

Cette crise touche des personnes aux quatre coins de notre province. Cela nuit à la qualité de vie de nos communautés et freine l’ensemble de notre économie. »

En réponse, le gouvernement de la Colombie-Britannique veut commencer à construire des logements le plus rapidement possible. Il s’engage à verser un total de 12 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, dont 4 milliards au cours des trois premières années.

Mesures proposées

La province a l’intention d’introduire une nouvelle législation en matière de zonage qui aura pour effet de simplifier les procédures et d’augmenter la densité, en autorisant des logements collectifs de petite taille – y compris des maisons en rangée, des duplex et des triplex – sur des terrains traditionnellement destinés à des maisons individuelles. Aussi, des mesures incitatives seront mises en place pour l’aménagement d’appartements secondaires à l’intérieur de maisons existantes, qui pourraient être loués à des prix inférieurs à ceux du marché.

Une taxe « anti-flip immobilier » sera mise en place pour décourager la spéculation sur l’immobilier résidentiel; cette forme de spéculation est considérée comme l’un des principaux moteurs de l’augmentation des prix en Colombie-Britannique.

La mise en œuvre du plan devrait commencer à l’automne et se poursuivre au cours de 2024. Le gouvernement n’a pas précisé le nombre d’unités qu’il espère voir ainsi s’ajouter au parc immobilier.

L’énigme

À l’instar de la Colombie-Britannique, d’autres administrations publiques, dont le gouvernement de l’Ontario et la Ville d’Ottawa, se sont engagées à faire construire davantage de logements. Mais elles sont toutes confrontées au même défi de taille, soit la stagnation de l’industrie de la construction.

Le départ à la retraite de baby-boomers a entraîné une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, laquelle s’est aggravée pendant la pandémie de COVID-19. À l’échelle mondiale, les fermetures d’usines provoquées par la pandémie ont eu pour effet de réduire la production de matériaux de construction et d’entraver les chaînes d’approvisionnement. Cependant, même si ces problèmes s’atténuent, la hausse des taux d’intérêt les aggrave et les priorités des gouvernements semblent aller à l’encontre de chacun de ces problèmes.

[traduction] « D’une part, le gouvernement fédéral – et, dans une certaine mesure, les gouvernements provinciaux – fait pression pour que davantage de logements soient construits et, d’autre part, vous avez la Banque du Canada [et ses hausses des taux d’intérêt], déclare David Macdonald, économiste principal au Centre canadien de politiques alternatives.

Dans la mesure où nous comptons sur le secteur privé pour construire une grande part de ce nouveau parc immobilier, il est beaucoup moins probable que cela se produise aujourd’hui qu’il y a un an, compte tenu des taux d’intérêt maintenant beaucoup plus élevés. »

Plaintes de l’industrie de la construction

L’industrie de la construction se plaint également d’une bureaucratie excessive qui complique les processus de planification et d’autorisation. Il reste à voir si les changements législatifs et les programmes de financement permettront d’atténuer ce fardeau.