Un des plus importants services-conseils en matière de crédit au pays adresse des mises en garde concernant l’endettement élevé des ménages canadiens. Plus tôt cette année, la Credit Counselling Society, une organisation à but non lucratif, a rapporté une hausse de 5 % du nombre d’appels et une augmentation de 40 % des séances de clavardage en ligne parmi les Canadiens qui cherchaient de l’aide à gérer leurs dettes.
Collectivement, les Canadiens sont endettés à hauteur de 2 billions de dollars et plus de 70 % de ces dettes sont constituées de prêts hypothécaires. La Credit Counselling Society craint que certains ménages tombent dans le piège de l’endettement si le marché du logement connaît un refroidissement marqué ou prolongé. La longue période de bas taux d’intérêt et de hausse des prix de l’immobilier que nous vivons a créé chez de nombre de gens un faux sentiment de sécurité selon Scott Hannah, président de la CCS.
La Banque du Canada brandit un drapeau rouge concernant l’endettement élevé des ménages depuis plusieurs années. D’ailleurs, elle cite des niveaux records d’endettement comme constituant la principale menace intérieure à l’économie nationale. C’est un des principaux facteurs que surveille la Banque tout en travaillant à ramener les taux d’intérêt à des niveaux normaux.
Déjà, le marché canadien du logement s’est considérablement refroidi. Les interventions du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux de la Colombie-Britannique et de l’Ontario ont provoqué des ralentissements marqués des ventes et de la croissance des prix au cours de la dernière année environ. Le marché semble être en train de se stabiliser et de retourner à des normes plus traditionnelles et rien n’indique qu’il est sur le point de s’effondrer. Malgré cela, ça vaut la peine de garder un œil sur certains indicateurs clés au cas où des problèmes deviennent manifestes.
Le coût d’emprunt demeure le principal facteur d’influence des prix des maisons. Les prédictions les plus pessimistes reposent principalement sur une hausse marquée des taux d’intérêt de l’ordre de deux ou trois points de pourcentage. La Banque du Canada a clairement indiqué son intention de hausser les taux. Elle a l’intention d’y aller de façon progressive en raison des incertitudes économiques. Parmi ces incertitudes figure l’effet que des taux plus élevés auront sur les ménages lourdement endettés. Une hausse rapide des taux est donc improbable.
Les décisions relatives aux taux d’intérêt sont étroitement liées à l’inflation. À mesure que l’économie canadienne continue de croître, la banque centrale pourrait juger nécessaire de hausser les taux afin de contrôler l’inflation. Cependant, l’inflation est plutôt faible au Canada et bien à l’intérieur de la plage cible de la banque centrale. Ce que souhaite voir la BdC est une économie affichant un taux d’inflation d’environ 2 % de façon soutenue. Les décisions relatives aux taux d’intérêt prises par les États-Unis influenceront également la Banque du Canada et l’on sait que les Américains se sont aussi engagés à normaliser les taux à la hausse.
L’inflation tend à réagir à la situation de l’emploi. Plus la croissance économique est forte, plus les emplois augmentent. Les personnes en emploi ont plus d’argent à dépenser et la demande de biens et de services augmente. À mesure que cette demande consomme l’offre, les prix augmentent, ce qui cause de l’inflation. Ce qu’il faut donc surveiller ici est une croissance des emplois qui ralentit ou stagne. Un bon taux d’emploi est signe d’une économie forte. D’éventuels acheteurs d’une maison sont plus susceptibles de faire leur entrée dans le marché s’ils jugent que l’économie se porte généralement bien et ne craignent pas de perdre leur emploi.
Bien entendu, l’offre et la demande demeure l’indicateur classique de l’évolution des prix. Plus l’offre d’un bien ou d’un service est limitée, plus il risque de coûter cher. Gardez l’œil ouvert sur les tendances à plus long terme concernant les mises en chantier et les émissions de permis de construire, car les données mensuelles ne brossent qu’une partie du portrait. Ces tendances dictent le ton dans l’industrie du développement. Si les constructeurs investissent pour mettre leurs projets en branle, c’est un assez bon indicateur de l’existence d’une demande.