La hausse des taux d’intérêt et la baisse de l’accessibilité ont entraîné des changements importants dans les marchés de l’immobilier et des hypothèques. Le plus récent Rapport sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels de la Société canadienne d’hypothèques et de logement montre que la tendance aux prêts hypothécaires à taux variable a pris fin, que le prêt hypothécaire conventionnel à taux fixe sur cinq ans n’a plus la cote et que l’émission de prêts alternatifs est en hausse.
Les emprunteurs exercent leurs options
La SCHL rapporte que l’activité hypothécaire des prêteurs non bancaires s’est accélérée au troisième trimestre de 2022 et que leur croissance correspond maintenant à celle des prêteurs hypothécaires dans le secteur bancaire.
« Bien que la dette hypothécaire globale au Canada ait augmenté de près de 6 % au troisième trimestre de 2022 (d’une année à l’autre), les actifs sous gestion des 25 plus grandes [sociétés de placement hypothécaire] SPH du Canada ont augmenté de plus de 24 % », peut-on lire dans le rapport de la SCHL.
Le recours à des prêteurs alternatifs est généralement considéré comme une mesure temporaire, avant que l’emprunteur ne s’adresse à des prêteurs conventionnels. Cependant, selon le rapport de l’organisme de l’habitation, davantage d’emprunteurs ont désormais recours à un prêteur alternatif pour renouveler leur prêt.
Au quatrième trimestre de 2022, la part des prêts hypothécaires renouvelés auprès du même prêteur alternatif ou d’un autre prêteur alternatif a atteint 35 %, contre 28 % au début de cette même année.
Les solutions de rechange risquent de s’amenuiser
Cependant, à l’instar des prêteurs conventionnels, le secteur des prêts alternatifs a redoublé de prudence et a resserré ses conditions d’octroi de prêts. La SCHL avance que les investisseurs fournissant le capital qui finance des prêts alternatifs peuvent chercher d’autres avenues à rendement élevé pour y investir leur argent, loin des incertitudes du marché de l’immobilier.
Des goûts qui évoluent
Les préférences en matière de prêt des emprunteurs qui continuent de faire affaire avec des prêteurs conventionnels ont évolué. La tendance aux prêts hypothécaires à taux variable qui s’était développée pendant la période de la pandémie où les taux d’intérêt demeuraient très bas s’est inversée. Depuis juin dernier, les institutions financières réglementées par le gouvernement fédéral ont prêté davantage de fonds pour de nouveaux prêts hypothécaires et des renouvellements hypothécaires en vertu de conventions à taux fixe que de conventions à taux variable, ce qui marque un retour aux pratiques d’emprunt d’avant-pandémie.
Au début de l’année en cours, les prêts hypothécaires à taux variable demeuraient légèrement plus populaires que le prêt hypothécaire conventionnel à taux fixe sur 5 ans, mais cette popularité diminuait plus rapidement que celle du prêt hypothécaire à taux fixe sur 5 ans.
Une préférence pour les prêts à durée plus courte
À l’heure actuelle, la demande de prêts hypothécaires à taux variable et à taux fixe sur 5 ans est dépassée par celle de prêts à durée plus courte. Ce sont actuellement les durées de 1 à 3 ans qui sont les plus populaires en ce qui concerne les nouveaux prêts hypothécaires et les renouvellements, ces durées représentant environ le tiers du marché. Au début de la pandémie, ces durées revendiquaient une part d’environ 10 %. Les durées de 3 à 5 ans ou moins ont regrimpé à leur niveau d’avant-pandémie et occupent aujourd’hui une part de marché d’un peu moins de 30 %.
Cela semble être un signe que les emprunteurs sont attentifs aux prévisions économiques annonçant un retour à une faible inflation et une baisse des taux d’intérêt dans un avenir prévisible.