Pendant que les chiffres sur l’immobilier à Toronto défrayent la chronique, les nouvelles concernant les taux d’intérêt demeurent reléguées à un plan secondaire.
Encore une fois, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux directeur à 0,5 %. Ce n’est pas surprenant. Ce qui surprend, toutefois, est la très courte déclaration (plus courte que le présent commentaire) qui accompagnait la décision. Plusieurs y voient rien de plus qu’un signet en attente du prochain Rapport sur la politique monétaire de la Banque en avril. La Banque cite principalement des « incertitudes considérables », en particulier aux États-Unis, et « la persistance d’une marge de capacités excédentaires » pour justifier sa décision de laisser inchangé le taux à 0,5 % – le niveau auquel il est maintenu depuis environ le milieu de 2015. Ces deux indicateurs laissent croire à des observateurs du marché qu’une baisse de taux demeure possible.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale a donné son indication la plus directe à ce jour que les taux continueront d’augmenter, et ce, bientôt – probablement plus tard en mars. Janet Yellen, présidente de la Fed, affirme que les niveaux d’emploi et d’inflation sont conformes aux attentes et que si la situation se maintient, d’autres rajustements seront probablement justifiables. La banque centrale américaine a haussé son taux directeur en décembre et évalue à trois le nombre de hausses en 2017. La prochaine réunion de la Fed est prévue au milieu du mois en cours.
Compte tenu de la relation traditionnelle entre le Canada et les États-Unis, toute hausse de taux aux États-Unis aura probablement pour effet de rendre moins probable une baisse de taux de ce côté-ci de la frontière. Bien entendu, la Banque du Canada prend ses propres décisions en ce qui concerne les taux d’intérêt. Cependant, l’économie canadienne est fortement intégrée dans l’économie américaine et les effets des décisions prises par nos voisins du sud finissent inévitablement par se faire sentir au Canada.