L’agence de notation Moody’s a réussi à capter l’attention de tout le monde la semaine dernière lorsqu’elle a abaissé la cote de crédit des six grandes banques canadiennes. Cette décision a suscité de nouvelles craintes que le pays est aux prises avec une bulle immobilière sur le point d’éclater. Mais qu’est-ce que ça change au juste? Pour les banques, pas grand-chose. Pour le reste de l’économie, et l’habitation en particulier, c’est perçu comme un avertissement.
Plusieurs observateurs du marché considèrent que l’abaissement des cotes par Moody’s représente un drapeau jaune pour attirer l’attention sur des préoccupations économiques fondamentales, dont surtout le niveau d’endettement. Le rapport de Moody’s fait expressément référence au niveau élevé d’endettement des consommateurs et des sociétés privées au Canada. Ce niveau dépasse maintenant 185 % du PIB. C’est plus élevé encore que le ratio d’endettement des ménages, qui atteint un sommet historique de 167 %. Moody’s avait soulevé des craintes similaires en 2013, soit la dernière fois qu’elle avait exprimé des préoccupations concernant la situation de crédit des banques canadiennes. Le ciel ne nous est pas tombé sur la tête à l’époque et l’opinion générale est qu’il ne nous tombera pas sur la tête cette fois-ci.
La plupart des observateurs se montrent réconfortants quant au risque de l’éclatement d’une bulle immobilière. Même David Madani, le perpétuel « gardien de l’habitation », semble avoir adouci ses prédictions apocalyptiques. Il persiste toutefois à affirmer qu’une correction des prix de l’ordre de 30 % à 40 % point à l’horizon. Cependant, il ajoute maintenant que cette correction sera progressive et s’exercera surtout à Vancouver et à Toronto, épargnant en bonne partie le reste du pays.