L’angoisse continue que suscite l’endettement élevé des ménages canadiens va probablement s’aggraver avant de s’atténuer.
Des données rendues publiques par le Bureau du surintendant des institutions financières indiquent que les Canadiens empruntent en hypothéquant leur maison à un rythme inégalé depuis 2012. Le BSIF suit une catégorie portant le titre encombrant suivant : prêts non hypothécaires à des particuliers à des fins autres que commerciales garantis par un immeuble résidentiel Cette catégorie comprend les marges de crédit, qui représentent aujourd’hui la méthode privilégiée pour accéder à de l’argent. L’endettement par marge de crédit avait augmenté de 7,2 % à la fin de l’année dernière, atteignant 230 milliards de dollars.
Selon un rapport publié par l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, le gros de ces emprunts sur la valeur nette d’immeubles servent à financer des rénovations domiciliaires, à consolider des dettes et à faire des investissements. Cependant, les craintes s’intensifient que de plus en plus de Canadiens de la classe moyenne puisent dans la valeur nette de leur maison pour jouer au banquier. Ils ont recours à des marges de crédit hypothécaire à faible taux d’intérêt pour financer des prêts à risque qu’ils concèdent à des taux plus élevés et empochent la différence.
C’est une tendance qui gagnera très probablement en ampleur. Le resserrement des règles hypothécaires fédérales – apparemment pour réduire l’exposition des contribuables aux risques de défaillances – a déjà contribué à l’augmentation du nombre d’emprunteurs qui ont recours à des prêteurs de l’ombre, qui demandent des taux pouvant atteindre 12 %. Ce groupe échappe à la réglementation fédérale et tend à passer entre les mailles d’autres organismes de réglementation, ce qui soulève des questions relatives aux pratiques de souscription de prêts et au potentiel d’une forme différente de risque qui pourrait mettre en péril la stabilité et la sécurité du système financier.