Comme le dit le vieil adage, le mois de mars entre en lion et sort en agneau. Pour le marché canadien de l’habitation, ce n’est que trop vrai cette année. Et c’est abondamment clair dans les deux principaux marchés du pays.
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a fait état d’une forte augmentation des ventes en février, de l’ordre de 26 % sur douze mois. La chambre immobilière de Toronto a enregistré une augmentation annualisée de 49 % pendant les 14 premiers jours de mars. Toutefois, la pandémie de COVID-19 est ensuite devenue la nouvelle normalité et tout s’est effondré.
Les fermetures imposées par les gouvernements et la mise en œuvre de la distanciation sociale ont pratiquement mis fin aux journées portes ouvertes et à toute rencontre en face à face avec des clients, tant pour les agents immobiliers que pour les courtiers hypothécaires. Des chambres immobilières partout au pays ont interdit ces interactions ou recommandent fortement de les éviter.
Le marché du Grand Toronto était en forte baisse au cours de la deuxième moitié de mars, soit de -16 % par rapport à mars 2019. Le mois s’est terminé en hausse de 12 % par rapport à mars 2019. À titre comparatif, février s’était terminé en hausse de 44 % par rapport à l’année précédente. Un calcul rapide d’une des grandes banques établit l’activité en mars à 23 % de moins que celle enregistrée en février.
L’autre marché chaud du pays, Vancouver, a connu un effondrement similaire au cours de la deuxième moitié de mars, mais a terminé le mois avec des ventes en hausse de 46 %. Ce chiffre est toutefois tempéré par un mois de mars particulièrement faible l’année dernière.
Les observateurs du marché s’attendent à un ralentissement continu alors que la pandémie de COVID-19 s’aggrave et que les mesures pour contrer le virus s’intensifient. Ils avertissent que la valeur des propriétés sera probablement soumise à une pression à la baisse croissante et qu’une activité extrêmement faible rendra le marché vulnérable à des mouvements erratiques des prix.