L’accessibilité financière du logement au Canada atteint des niveaux historiquement bas. Deux grandes banques du pays ont publié le mois dernier des rapports selon lesquels l’accessibilité financière est à son plus bas depuis plus de 30 ans.
Le premier rapport a été publié au début du mois de mars. Il montre que, à la fin de l’année dernière, un ménage canadien « représentatif » devait consacrer près de 49 % de son revenu au remboursement d’un prêt hypothécaire. Cela représente une hausse près de 8 % sur douze mois. La moyenne à long terme depuis 2000 s’établit à 40,2 %. La part du revenu nécessaire pour payer un prêt hypothécaire est maintenant à son plus haut niveau depuis le milieu des années 1990, soit juste après le dernier krach immobilier au Canada.
Le rapport indique que l’augmentation des prix des maisons est attribuable à la faiblesse des taux d’intérêt. Les auteurs s’attendent à ce que la hausse des taux rende les propriétés encore moins accessibles, mais seulement pour une courte période. Par la suite, les prix des logements se stabiliseront et l’accessibilité financière s’améliorera, comme cela s’est produit après le krach du milieu des années 1990.
Le deuxième rapport, rendu public il y a quelques jours, reprend une grande partie du contenu du premier. On y reconnaît que les taux bas alimentent les hausses de prix, mais le rapport cite également l’offre restreinte et les « investisseurs » comme des facteurs contributifs.
Les mesures utilisées dans l’« indice d’accessibilité » du rapport se sont détériorées de plus de 7 points de pourcentage l’année dernière. Il s’agit d’une détérioration quasi historique de cet indice. (Elle n’a été plus marquée qu’une seule fois auparavant, soit en 1990.) L’indice se situe désormais à près de 50 %. Le rapport prévoit des problèmes d’accessibilité sans précédent, alors que les prix des maisons continuent d’augmenter et que la Banque du Canada hausse les taux d’intérêt.
Les auteurs du rapport s’attendent à ce que les acheteurs s’adaptent en recherchant des logements, des quartiers ou des communautés plus abordables, en optant pour des prêts hypothécaires à taux réduit, en ayant recours à d’autres options pour accéder à propriété ou en offrant une partie de leur propriété en location.