Les libéraux fédéraux ont présenté leur nouvelle Stratégie nationale sur le logement en grande pompe la semaine dernière pour marquer la Journée nationale de l’habitation du 22 novembre. Les promesses sont grandes et les chiffres, grandioses. Cependant, ce genre de battage politique fait en sorte qu’il soit difficile de déceler les détails ennuyeux, mais néanmoins importants, concernant les rouages de cette stratégie.
Cette stratégique unique en son genre a pour effet de faire du logement un droit fondamental de la personne officiellement reconnu au Canada. Elle est assortie d’un coût de 40 milliards de dollars sur dix ans. Voici les principaux objectifs de la stratégie :
- Construction de jusqu’à 100 000 nouvelles unités de logement abordable
- Mise à niveau de 300 000 unités de logement abordable existantes
- Réduction de 50 % de l’« itinérance chronique »
Plusieurs autres engagements sont pris, dont chacun est associé à un chiffre remarquablement élevé.
Tout cela est fort louable et même jugé nécessaire par l’ensemble du spectre politique. Cependant, le problème réside en le manque de détails. Un journaliste chevronné de la Colline parlementaire, qui a assisté à la séance d’information technique ayant précédé l’annonce, a laissé savoir que les questions techniques ont souvent eu la même réponse : « les détails suivront ».
D’autres ont mis en garde qu’Ottawa n’a annoncé aucune mesure claire du succès de la stratégie. L’ancien directeur parlementaire du budget, Kevin Page, affirme que les villes, qui dépenseront l’argent, feront rapport sur leurs résultats en fonction de leurs propres critères et en l’absence totale de contexte. Il considère qu’Ottawa doit disposer de la bonne information pour s’assurer que sa stratégie fonctionne.
Enfin, dans un geste particulièrement cynique, un volet clé de la stratégie – une prime locative nommée d’Allocation canadienne d’aide au logement – n’entrera pas en vigueur avant 2020, soit après la prochaine élection fédérale.