Comme on s’y attendait, la Banque du Canada a haussé son taux d’intérêt de référence de 25 points de base, à 1,25 %. Cette hausse soulève parmi les observateurs du marché l’éternelle question à savoir ce que réserve l’avenir.
Les avis sont quasiment unanimes : les taux d’intérêt continueront d’augmenter. Là où les observateurs ne s’entendent pas tous est à savoir de combien et sur quel horizon temporel. Les économistes sont divisés en plusieurs camps qui prédisent une, deux ou même trois hausses ou plus cette année, ce qui fixerait le taux directeur à entre 1,5 % et 2,0 %.
Étant donné que la vigueur de l’économie a incité les banquiers centraux à décréter des hausses de taux, il importe de se rappeler que leur influence est de plus en plus dictée par des considérations politiques. Au Canada, l’influence politique provient des États-Unis et s’explique plus particulièrement par la renégociation de l’ALENA. Autrement dit, le Canada doit composer avec Donald Trump.
À la lumière de la feuille de route du président américain, nous savons qu’il aime semer le chaos autour de lui. Pendant que les gens sont occupés à gérer le chaos qu’il sème, ils sont moins susceptibles de remettre en question ses objectifs, ses motivations et ses tactiques. Cette instabilité fait en sorte qu’il soit difficile de prédire les résultats ou de formuler des prévisions précises sur ce que l’avenir réserve aux taux d’intérêt.
Cependant, un facteur clé est le nouveau budget américain. Les réductions d’impôts qu’il décrète feront chuter les taux d’imposition des sociétés américains bien en-deçà des taux imposés aux sociétés canadiennes. Par conséquent, des investissements d’entreprises quitteront le Canada au profit de l’économie américaine. Un moyen de modérer les pertes serait de baisser les taux d’intérêt.