Les chiffres de l’Association canadienne de l’immobilier (ACI) concernant les ventes de maisons en juillet sont plutôt encourageants. Les ventes ont augmenté pour un cinquième mois consécutif, soit en hausse de 3,5 % par rapport à juin et de 12,6 % sur douze mois. Elles sont en hausse de 15 % par rapport à leur creux des six dernières années enregistré en février.
Le prix national moyen des logements (tous types confondus) a augmenté de 0,6 % en juillet par rapport à juin. Il s’agit de la plus forte augmentation en deux ans. Par rapport à il y a un an, les prix sont en hausse de 3,9 %, mais on observe de grandes variations d’un bout à l’autre du pays. Les marchés des régions de Toronto et de Vancouver continuent de fausser les résultats vers le haut. Le prix national moyen de 499 000 $ chute à 393 000 $ lorsque ces marchés sont exclus du calcul.
L’ACI attribue les hausses à la baisse des taux d’intérêt et souligne que certains marchés commencent enfin à se rétablir des effets des règles en matière d’assurance hypothécaire de la ligne directrice B-20, qu’elle considère toujours comme un important obstacle à l’accession à la propriété.
Cependant, un intéressant rapport rédigé par l’économiste bien connu Doug Porter met en garde que les prix des maisons pourraient à nouveau se mettre à monter de façon vertigineuse, ce qui exposerait l’économie canadienne à de graves risques. Porter avertit que des baisses de taux d’intérêt pourraient alimenter une montée en flèche des prix et déclencher une nouvelle ronde de spéculation qui, à son tour, pousserait les prix à des niveaux encore plus élevés.
Une telle situation saborderait les efforts gouvernementaux visant à rétablir l’accessibilité du logement. Aussi, comme les spéculateurs ont tendance à laisser les propriétés qu’ils achètent vacantes pour les revendre à profit, le parc immobilier disponible en souffrirait, augmentant ainsi la demande et entraînant les prix à la hausse.
C’est un cycle hideux que nous avons vu dans le passé.