Dans le cadre de diverses campagnes électorales provinciales et municipales qui se sont déroulées partout au pays depuis environ un an, la question du logement abordable a été un enjeu. En fait, l’abordabilité est une préoccupation grandissante depuis la dernière élection fédérale et ce sera probablement un enjeu central dans la prochaine campagne fédérale dans environ un an d’ici.
Les initiatives fiscales et réglementaires des trois niveaux de gouvernement ne semblent apporter qu’un soulagement temporaire, surtout dans les marchés les plus grands et les plus chauds du pays. Le plus récent rapport sur l’accessibilité à la propriété d’une des grandes banques canadiennes arrive exactement à cette conclusion. Il y a donc lieu de s’inquiéter.
Selon le rapport, le logement au Canada n’a pas été aussi inabordable en près de 30 ans. Dans l’ensemble, les Canadiens habitant un bungalow standard consacrent 54 % de leur revenu avant impôts au logement (incluant hypothèque, impôt foncier et services publics). C’est en hausse de près de 25 % par rapport à il y a trois ans, alors que le pourcentage s’établissait à environ 43 %.
Le rapport indique que la hausse des taux d’intérêt représente la principale raison pour laquelle l’abordabilité est en baisse. Les taux à la hausse ainsi que la ligne directrice B-20 en matière d’assurance hypothécaire tiennent les premiers acheteurs à l’écart du marché. Cependant, les personnes ayant déjà fait l’investissement – ayant choisi d’acheter à fort prix en fonction de leur pouvoir d’achat lorsque les taux étaient au plancher – pourraient faire face à des perspectives inquiétantes au moment de renouveler ou de refinancer leur prêt.
Des coûts hypothécaires plus élevés, des règles de qualification plus contraignantes et des revenus stagnants sont susceptibles de représenter une triple menace qui alimentera les inquiétudes concernant l’abordabilité dans un avenir prévisible.