Le dernier bilan du secteur des prêts hypothécaires résidentiels au Canada montre que les prêteurs alternatifs continuent d’exercer une influence grandissante.
La Société canadienne d’hypothèques et de logement estime que les prêteurs hypothécaires alternatifs ont commencé 2019 avec une part de marché d’une valeur comprise entre 13 et 14 milliards de dollars. Cela représente une augmentation considérable par rapport aux 8 à 10 milliards de dollars estimés en 2016.
Il s’agit d’une petite part du marché global, mais ce qu’il est important de retenir est que cette part augmente. De nombreux observateurs du marché estiment que la simulation de crise fédérale à laquelle sont soumis les emprunteurs hypothécaires alimente l’abandon des grandes banques, qui conservent 75 % du marché.
Aussi, la plus récente revue trimestrielle de la SCHL montre que d’autres prêteurs acceptent des prêts plus risqués sous forme d’hypothèques de deuxième ou de troisième rang. Le pourcentage de prêts hypothécaires de premier rang – plus sûrs – dans les portefeuilles des grandes sociétés et entités d’investissement hypothécaire est passé de 88 % en 2017 à 77 % en 2018. Toujours selon la SCHL, cela signifie que la proportion d’hypothèques de deuxième et de troisième rangs dans les portefeuilles est plus grandissante.
Parmi les grandes sociétés d’investissement hypothécaire (celles sont le portefeuille vaut 100 millions de dollars ou plus), la part de la dette par rapport au capital est passée de 19 % en 2017 à 22 % en 2018. Parmi les petits prêteurs alternatifs, le ratio dette/capital est passé de 8 % à 9 %.
Malgré l’accroissement du risque, les prêteurs alternatifs ont constaté une baisse des taux de défaut. Entre 2018 et 2019, ce taux a baissé de 1,93 % à 1,65 %.