Les turbulences commerciales aux États-Unis et les menaces de l’administration américaine contre la souveraineté canadienne ont déclenché une montée du nationalisme et du patriotisme qui sort de l’ordinaire pour ce pays.
Alors que la campagne électorale fédérale bat son plein, des voix s’élèvent à travers tout le spectre politique pour réclamer un pays plus fort et plus uni qui ne soit pas tributaire des États-Unis. C’est logique, vu la gestion par le chaos qui règne à Washington D.C., mais ce ne sera ni facile ni rapide. Et un économiste réputé prévient qu’il est peu probable que cela se produise.
Dans une entrevue accordée au Financial Post, Benjamin Tal s’est appuyé sur l’histoire pour étayer son argumentation. Il affirme que le Canada essaie depuis des années de desserrer ses liens avec les États-Unis.
[traduction] « Pour diversifier nos exportations en dehors des États-Unis, nous avons conclu 15 accords de libre-échange avec 51 pays, mais notre dépendance à l’égard des États-Unis a néanmoins augmenté, a expliqué M. Tal. C’est un lien très difficile à rompre. »
M. Tal estime que l’actuelle interconnexion des deux économies, l’infrastructure commune et la simple proximité feront que le Canada s’approvisionnera davantage – et non moins – auprès des États-Unis. L’actuel accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (l’ACEUM) est sur le point d’être renégocié et M. Tal prévoit que le Canada sera contraint d’acheter davantage de produits américains dans les secteurs de la défense et de l’énergie.
« Dans cinq ans, nous nous réveillerons et nous nous rendrons compte que notre dépendance à l’égard des États-Unis a augmenté et non diminué », a ajouté M. Tal.
M. Tal souligne également que, dans la guerre commerciale en cours, qui vise désormais clairement la Chine, le Canada n’a guère d’autre choix que de se ranger du côté des États-Unis.