Selon les premiers rapports des chambres immobilières d’un bout à l’autre du pays, le printemps apporte un regain de vie au marché immobilier canadien. L’activité, tant à l’achat qu’à la vente, s’est intensifiée dans plusieurs grands centres urbains en avril par rapport à mars.
Les gens à la recherche d’une maison semblent encouragés par la décision de la Banque du Canada de faire une pause et de ne plus hausser les taux d’intérêt jusqu’à nouvel ordre. Toutefois, le Canada n’exerce pas le plein contrôle sur sa politique en matière de taux d’intérêt. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a prévenu que de nouvelles turbulences dans le secteur bancaire mondial pourraient amener la Banque du Canada à sortir de sa réserve. Il n’exclut donc pas de nouvelles hausses de taux.
Les vendeurs reviennent peut-être sur le marché parce qu’ils ont l’impression que la baisse des prix a atteint son point le plus bas et qu’ils inscrivent donc leur propriété alors que le marché est à nouveau en hausse. Les nouvelles inscriptions ne suffisent cependant toujours pas à répondre à la demande et la concurrence pour l’immobilier reste rude, ce qui donne souvent lieu à de la surenchère. Cette situation, combinée aux taux d’intérêt actuels plus élevés, explique pourquoi l’accessibilité reste un obstacle majeur à l’accession à la propriété, en particulier pour les acheteurs d’une première habitation.
Malgré les récents gains mensuels et, apparemment, des pressions continues sur les prix, l’Association canadienne de l’immobilier et la Société canadienne d’hypothèques et de logement prévoient une baisse globale des prix pour 2023 par rapport aux sommets atteints en 2022. Toutefois, aucune des deux organisations ne s’attend à ce que les prix retombent à leurs niveaux d’avant-pandémie. Toutes deux prévoient une reprise des hausses de prix en 2024.
L’ACI et la SCHL font valoir que l’augmentation de l’immigration est un facteur clé de la demande de logements. La SCHL prévoit également une baisse des mises en chantier. Elle invoque les pénuries de main-d’œuvre persistantes, le coût élevé des matériaux et l’augmentation des coûts de financement attribuable à la hausse des taux d’intérêt.