Le taux directeur de la Banque du Canada est fixé jusqu’en mars et la direction de la Banque a proclamé une « pause conditionnelle » dans le cycle de hausse de taux. C’est ce qui explique l’idée de plus en plus répandue que des réductions de taux d’intérêt sont à venir. Selon certaines prévisions, la Banque pourrait basculer d’un cycle haussier à un cycle baissier d’ici la fin de l’année.
Les marchés financiers et les investisseurs prévoient déjà au moins une baisse de taux d’ici à la fin de 2023. Les rendements obligataires, notamment le rendement de l’obligation à 5 ans du gouvernement du Canada, sont en baisse. Cela se reflète dans la baisse des coûts des prêts hypothécaires à taux fixe, qui reposent largement sur ces cours obligataires.
Alors que la Banque souhaite faire une pause et statuer sur l’efficacité de ses hausses de taux dans la lutte contre l’inflation, les marchés semblent croire que la bataille a déjà été remportée. L’inflation est certes en baisse, mais elle est encore plus de trois fois plus élevée que le taux cible de la Banque.
La baisse de l’inflation est attribuable en grande partie à la chute du prix du pétrole, un produit volatil même dans les meilleures conditions. Dès que l’économie mondiale aura commencé à reprendre de la vigueur, les prix du pétrole augmenteront. Selon certaines prévisions, le prix de l’essence dépassera largement les deux dollars le litre cet été.
En même temps, l’inflation des prix des denrées alimentaires reste remarquablement élevée et les salaires augmentent à leur rythme le plus rapide depuis des années. Contrairement aux prix des produits de base, les salaires n’ont pas tendance à évoluer vers le haut et vers le bas, mais seulement vers le haut, ce qui en fait un facteur « permanent » dans le calcul de l’inflation.
La Banque du Canada doit également tenir à l’œil la Réserve fédérale américaine, qui a laissé entendre sans équivoque qu’elle n’envisageait aucune pause dans son cycle de hausse de taux.