Les observateurs du marché sont de plus en plus nombreux à avoir le sentiment que la lutte que livre actuellement la Banque du Canada contre l’inflation place les prix des maisons dans la ligne de mire.
Dans la foulée de la publication annuelle par la Banque de la Revue du système financier, le gouverneur Tiff Macklem a mentionné à plusieurs reprises un désir de « modération » dans le marché du logement. Il a toutefois clairement indiqué la priorité de la Banque.
« Le marché du logement est une partie importante de l’économie, a-t-il dit. Nous le suivons de près, mais notre attention se porte en définitive sur l’ensemble de l’économie et sur le retour à la fourchette cible pour l’inflation. »
Certains analystes estiment que la banque centrale pourrait être disposée à laisser les prix de l’immobilier et l’économie en général subir un choc dans le but de maîtriser l’inflation.
Avec la hausse des taux d’intérêt, le secteur du logement a déjà connu une baisse des ventes et des prix, notamment dans les marchés les plus chauds. Alors qu’une réduction de 10 % des prix annulerait plusieurs mois de hausse, elle ne serait pas dévastatrice pour les propriétaires de longue date ou l’économie dans son ensemble. Cependant, certains rapports récents ont prédit une baisse des prix de l’ordre de 15 %. Cela pourrait être particulièrement difficile pour les propriétaires ayant acheté au plus fort du marché pendant la pandémie.
La banque centrale avertit également que ces propriétaires pourraient être confrontés à une augmentation de 30 % de leurs paiements hypothécaires au moment de renouveler leur prêt dans cinq ans. Les projections actuelles de la Banque situent les taux fixes à 4,5 % et les taux variables à 4,4 % en 2025-2026.
Les ménages canadiens surendettés pourraient être contraints de réduire d’autres dépenses pour se donner la marge de manœuvre nécessaire au remboursement de leur prêt hypothécaire. Retirer cet argent de l’économie au sens large pourrait ralentir, voire inverser, la reprise en cours.