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Commentaire sur le financement hypothècaire résidentiel - semaine du 9 janvier 2023

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Dans les milieux financiers et immobiliers, on a beaucoup parlé récemment de la possibilité que la Banque du Canada (BdC) fasse une pause dans ses hausses agressives des taux d’intérêt. Certains spéculent que cela pourrait se produire lors de la prochaine séance d’établissement des taux, prévue plus tard ce mois-ci.

La Banque a relevé ses taux à sept reprises l’an dernier afin de tenter de contenir une inflation galopante. Cela semble fonctionner, mais quelques points d’achoppement se montrent tenaces.

L’inflation globale, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a diminué. Elle était de 8,1 % en juillet et est tombée à 6,8 % en novembre. Toutefois, la baisse d’octobre à novembre n’a été que d’un dixième de point de pourcentage et le taux cible de la Banque reste nettement inférieur à ce chiffre, à 2,0 %.

De plus, la mesure de l’inflation que privilégie la BdC, l’inflation fondamentale (qui ne tient pas compte de produits volatils comme les aliments et les carburants), a en fait augmenté. La moyenne simple des trois composantes que la Banque utilise pour mesurer l’inflation fondamentale s’est établie à près de 5,7 % en novembre, contre 5,3 % en octobre.

Le produit intérieur brut et le chômage sont d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte dans les plans de la Banque. Le PIB du Canada continue de croître, quoique modestement et malgré les hausses de taux d’intérêt. Il a augmenté de 0,1 % d’un mois sur l’autre en novembre. Le chômage a diminué de 0,1 % pour s’établir à 5,0 % en décembre. Ces deux facteurs tendent à favoriser des salaires à la hausse, qui contribuent à leur tour à l’inflation.

La Banque du Canada elle-même reste fermement décidée à lutter contre l’inflation. Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré qu’il préférait une politique trop restrictive plutôt qu’une politique trop axée sur l’assouplissement, vu le risque de voir l’inflation élevée persister et s’enraciner.

La banque centrale américaine (la Fed) a clairement indiqué qu’elle prévoyait de nouvelles hausses de taux. Étant donné l’intégration des économies canadienne et américaine, la Banque du Canada doit prêter attention à ce que fait la Fed.

La BdC disposera de nouvelles données économiques au moment où elle fera sa prochaine annonce, soit le 25 janvier. Les chiffres de décembre fourniront un nouveau regard sur l’efficacité de la lutte contre l’inflation.

Normalement, il faut compter de 18 à 24 mois pour que des hausses de taux d’intérêt se répercutent sur l’économie et nous n’en sommes qu’à dix mois environ dans le cycle de resserrement en cours. Il est raisonnable de s’attendre à une autre augmentation de 25 points de base le 25 janvier. Compte tenu du succès apparent de la Banque jusqu’à présent, il semble également raisonnable de s’attendre à une pause quelque temps après.

Certains prévisionnistes estiment que, d’ici un an, nous pourrions commencer à entendre parler de réductions de taux d’intérêt, ce qui serait une bonne nouvelle. Ces réductions permettraient à la BdC de se rapprocher de son objectif, annoncé depuis longtemps, de normaliser les taux et de les ramener dans la fourchette neutre de 2,5 % à 3,5 %. La Banque du Canada et les banques centrales du monde entier essaient de le faire depuis plus d’une décennie, soit depuis l’effondrement des marchés financiers en 2008 et 2009.