Les efforts gouvernementaux visant à augmenter le nombre de logements construits ont – enfin – un certain succès, mais l’économie et les conditions de marché laissent penser que la route sera longue et semée d’embûches.
Depuis la mi-septembre, Ottawa a pu vanter les mérites de plusieurs projets financés par le Fonds pour accélérer la construction de logements qui, selon ce que prétend le gouvernement, permettra la construction de plus de 9 000 nouveaux logements au cours des trois prochaines années.
Il s’agit d’un début à la fois modeste et bien accueilli, dans le cadre d’un effort visant à combler le déficit de 3,5 millions de logements auquel la Société canadienne d’hypothèques et de logement estime que le pays sera confronté d’ici à 2030.
Outre l’ampleur de ce chiffre, d’autres défis se posent. Ces principaux autres défis sont l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, qui ont réduit l’activité de construction.
Une récente étude menée par le Centre canadien de politiques alternatives révèle que les constructeurs construisent aujourd’hui moins de logements qu’au plus fort des confinements pendant la pandémie.
Selon l’étude du CCPA, par rapport à février 2022, lorsque la Banque du Canada a commencé à relever ses taux pour maîtriser l’inflation, les investissements dans les maisons individuelles ont diminué de 36 %, dans les maisons jumelées, de 27 %, dans les maisons attenantes, de 2,0 % et dans les appartements, de 19 %.
Considérant des délais d’approbation pouvant atteindre dix ans et l’instabilité entourant les taux d’intérêt et les coûts, les constructeurs affirment être confrontés à des risques plus importants. Certains annulent carrément des projets.
L’étude conclut que les taux d’intérêt continueront à constituer un frein sur le développement privé. Elle appelle à une plus grande intervention gouvernementale pour favoriser la construction de logements.